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Que décidera Emmanuel Macron ? Le mardi 27 juin 2023, Nahel, âgé de 17 ans, a été tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. L'agent a tiré une balle mortelle ayant atteint son coeur. Ce dernier a été placé en garde à vue. Le 6 juillet 2023, la cour d'appel de Versailles a confirmé son maintien en détention provisoire à la prison de la Santé, à Paris.
Dès mardi soir,des tensions ont éclaté dans de nombreux départements du territoire français. Ainsi, depuis l'évènement, des révoltes se produisent tous les soirs. Selon le ministère de l'Intérieur, 3 505 personnes auraient été interpellées. 60% d'entre n'auraient pas de casier judiciaire et sont inconnus des services de police. A la vue des incendies et autres violences, certains élus ont réclamé le déclenchement d'un état d'urgence. Mais le jeudi 6 juillet 2023, alors en déplacement à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, Emmanuel Macron a affirmé que "l'ordre a été rétabli", d'après les propos recueillis par BFMTV. Que prévoit-il désormais?
Un nouveau projet de loi en perspective
Le 4 juillet 2023, Emmanuel Macron est parti à la rencontre de près de 200 maires des villes touchées par des dégradations et pillages. A la suite de cet entretien, ce dernier a annoncé un projet de loi d'urgence pour accélérer la reconstruction des bâtiments, des transports et du mobilier urbain, d'après les informations retransmises par BFMTV.
"On ne doit pas laisser la pâte retomber", aurait affirmé le chef de l'Etat. Ce dernier aurait promis de travailler pendant l'été sur des "solutions concrètes". Il a notamment évoqué un meilleur accompagnement, mais également des sanctions plus sévères pour les parents d'enfants auteurs de violences. Néanmoins, certains élus de différents partis politiques ont reproché à Emmanuel Macron d'avoir retoqué le plan proposé par Jean-Louis Borloo, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, en 2018 concernant la banlieue. En quoi consistait ce projet de loi ? Le président serait-il susceptible de changer d'avis ?
Le plan de "réconciliation nationale" écarté en 2018
Dans le contexte actuel, certains élus reprochent à Emmanuel Macron d'avoir écarté le plan de Jean-Louis Borloo proposé en 2018. C'est notamment le cas de Yannick Jadot, membre d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) et député européen.
Dans le rapport "Vivre ensemble, vivre en grand, pour une réconciliation nationale", Jean-Louis Borloo affirme que "près de 6 millions d’habitants vivent dans une forme de relégation voire parfois, d’amnésie de la Nation réveillée de temps à autres par quelques faits divers ; un effort public en berne ; des maires de banlieues qui se battent en première ligne, qui craquent parfois et jettent l’éponge, des agents publics et des bénévoles épuisés". Dans l'objectif d'améliorer la situation que le politique déplore, Jean-Louis Borloo a proposé un texte en 19 axes.
Une refonte en 19 volets
A travers le plan de réconciliation nationale, Jean-Louis Borloo entendait "recréer une cohésion urbaine, une cohésion sociale, une cohésion républicaine", peut-on lire dans son rapport. Ainsi, 19 programmes jugés essentiels sont proposés pour y parvenir. Parmi eux, on retrouve la création d'une "cité éducative" permettant de mieux encadrer les enfants "en dehors du cadre scolaire". Sur le plan éducatif, il évoquait également la création de "l'académie des leaders", forme de grande école destinée aux jeunes qui auraient "les mêmes caractéristiques que l'Ena".
Il évoquait également une "police de proximité" présentée comme devant être "un corps d’élite aguerri et bénéficiant des primes en conséquence". En complément, l'ancien député envisageait un médiateur de la police nationale, mais également 500 "correspondants de nuit" pour assurer la tranquillité dans ces zones.
A la sortie du rapport, Emmanuel Macron montrait son désaccord. "Quelque part ça n’aurait aucun sens que deux mâles blancs, ne vivant pas dans ces quartiers, s’échangent l’un un rapport et l’autre disant, "on m’a remis un plan, je l’ai découvert". Ce n’est pas vrai, ça ne marche plus comme ça", affirmait-il, d'après Ouest-France. Néanmoins, au 4 juillet 2023, le président a reconnu avoir été "maladroit". Par ailleurs, il a affirmé avoir pris plusieurs mesures en faveur de la politique de la ville. Pour le moment, ce dernier ne semble donc pas envisager à nouveau le plan de "réconciliation nationale".