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L'UMP comme tremplin pour 2017. L'ancien Premier ministre et le secrétaire général de l'UMP en rêvent tous les deux et s'affrontent depuis des mois par médias interposés pour être élu le18 novembre à la tête du parti. France 2 les réunit ce soir face à face pour une "spéciale UMP" Des Paroles et des actes, animée par David Pujadas. Une émission parfaitement huilée, où les deux candidats se succéderont, trente minutes chacun, pour un grand oral face aux journalistes.
Match en trois rounds
François Fillon, désigné par tirage au sort, s'exprimera en premier. Il sera questionné pendant 30 minutes par Nathalie Saint-Cricq, Jeff Wittenberg et François Lenglet, sous la houlette de David Pujadas. Puis viendra le tour de Jean-François Copé pour le même exercice, avant que les deux protagonistes ne soient réunis ensemble sur le plateau.
David Pujadas promet "un moment de vérité" et "un face-à-face entre les deux hommes" bien qu'ils ne soient pas prévu – au moins du départ – qu'ils puissent se répondre directement.
Debouts derrière leur pupitre, François Fillon et Jean-François Copé répondront durant une demi-heure aux questions de David Pujadas. Aucun des deux hommes politiques n'a souhaité connaître celles-ci à l'avance a précisé la production de l'émission. Et c'est Jean-François Copé qui conclura.
Une première pour la droite
Inspiré des Primaires de la gauche, l'exercice constitue une première à droite. La difficulté pour les deux protagonistes réside à ne pas virer à la foire d'empoigne tout en sachant se démarquer – bien qu'ils soient d'accord sur l'essentiel.
Beaucoup à l'UMP n'étaient pas favorables à un tel débat. "Il faut que ce soit le plus respectueux possible de l'un et de l'autre et surtout des militants de l'UMP (...) Il ne peut y avoir qu'un seul perdant, c'est l'UMP elle-même" si cela venait à tourner à la lutte d'égos prévient Eric Woerth dans Le Monde. Tandis que Xavier Bertrand, qui fera son choix après ce débat, dit attendre, dans Le Figaro, que "chacun expose clairement comment il compte faire en sorte que l'UMP renoue avec la victoire, d'abord aux municipales de 2014"…
"Ce débat ne doit absolument pas entraver le rassemblement de notre famille politique, impératif le 18 novembre au soir", insiste pour sa part Valérie Pécresse dans Metro.
Copé challenger
Aux yeux des fillonistes, seule une véritable erreur d'ici le scrutin (où seuls les militants voteront) pourrait le priver de la victoire. Peut-être justement l'occasion pour Jean-François Copé de rattraper son retard en mettant à mal son adversaire.
" Je ne me prépare pas de manière aussi spécifique que je pourrais le faire dans un vrai débat qui m'opposerait à la gauche", comme le 15 mars face à François Hollande dans cette même émission, confie le secrétaire général de l'UMP. Mais "l'émission permettra aux candidats de se présenter dans leur part d'authenticité", ajoute-t-il.
Deux visions de la droite
Jean-François Copé souhaite, comme il le dit dans son livre une "droite décomplexée". Quitte à créer parfois la polémique avec ses propos qu'on lui reproche identiques à ceux du FN : "Je suis trop dur, me dit-on. Surtout, sachez-le, je ne changerai rien" répond-il.
Le secrétaire général de l'UMP fait aussi campagne sur les valeurs traditionnelles de la droite, en s'opposant au "matraquage fiscal", au droit de vote des étrangers et au mariage homosexuel qui met selon lui à bas "les fondements de la famille française".
Sans manquer de se positionner en farouche opposant de l'exécutif dès qu'il le peut : "François Hollande est en train de mettre en œuvre tout ce que nous avions redouté".
François Fillon se veut plus consensuel et déroule son programme de redressement pour la France en brandissant "le risque de déclin". Dans la continuité de Nicolas Sarkozy, il vante l'abrogation des 35 heures, la formation professionnelle pour les chômeurs, une école "qui a besoin de symbole", "d'autorité et de respect".
"Sur tous les thèmes, il ne s'agit pas d'être extrémistes", explique-t-il notamment à propos de l'immigration. Un sujet qu'il souhaite aborder "calmement" et désirant que le Parlement fixe chaque année le nombre d'immigrés que "la France est en capacité d'accueillir".