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Il a su rogner l’écart, mais cela n’a pas été suffisant. Une fois de plus, Jean-Luc Mélenchon a raté le coche. Cette fois-ci, rappelleTF1 sur son site, il ne manquait que 421 309 voix de plus pour parvenir à se hisser jusqu’au second tour. Soit peu ou prou six voix par bureau de vote, à fait savoir le principal intéressé, après avoir reconnu sa défaite. Mais cela n’a pas poussé le leader insoumis à raccrocher son chapeau ! Quelques jours seulement après son troisième échec, il réapparaissait devant les micros de BFMTV pour inviter les Françaises et les Français à l’élire Premier ministre, souligneMarianne. Une formule de communication politique efficace, qui pourrait lui permettre de s’imposer en tant que principal opposant au président de la République. A condition, bien sûr, de ne pas incarner la même chose qu’Emmanuel Macron.
En la matière, le visage de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (NUPES) n’a probablement pas matière à s’inquiéter, explique l’économiste Alexandre Delaigue, qui a enseigné à l’école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et qui officie aujourd’hui en tant que professeur agrégé à l’Université de Lille-1. “Jean-Luc Mélenchon, et c’est vrai aussi pour Emmanuel Macron, se positionne comme le défenseur des populations qui votent pour lui. Ceci étant dit, la situation demeure plus ardue à analyser qu’elle ne l’est pour le président, puisqu’il n’a jamais eu l’occasion d’exercer le pouvoir. Il faut toujours garder en tête qu’il y a entre l’annonce et l’application d’un programme”, résume d’entrée de jeu l’universitaire.
De qui Jean-Luc Mélenchon est-il le bouclier ?
“D’une façon générale, la politique que prône Jean-Luc Mélenchon correspond peu ou prou aux intérêts de la coalition électorale qui est la sienne. Il entend revaloriser l’action publique, augmenter les bas-salaire et souhaite une forte politique de redistribution des hauts revenus vers les bras revenus.
Raul Magni-Berton, politologue et professeur à l’Institut d’Etudes Politique (IEP, Sciences-Po) de Grenoble rejoint d’ailleurs Alexandre Delaigue. “Le vote Jean-Luc Mélenchon est surreprésenté dans les classes populaires, surtout dans les milieux urbains, et chez les fonctionnaires. Il hérite cependant d’un vote en provenance des classes populaires moins marqué que ne peut être celui de Marine Le Pen”, explique l’enseignant.
Mais Jean-Luc Mélenchon ressemble-t-il à son propre électorat ?
Jean-Luc Mélenchon est-il trop riche pour défendre les classes populaires ?
Jean-Luc Mélenchon est quelqu’un de riche et d’assez diplômé. Pour autant, il est attaché à la défense des intérêts des petites gens. Faut-il y voir une certaine incompatibilité ? Pas nécessairement, juge Raul Magni-Berton. “L’électorat de Jean-Luc Mélenchon, au global, est plutôt diplômé lui aussi”, souligne-t-il d’entrée de jeu. “Du reste, il est très difficile de trouver un candidat qui ne serait pas riche. C’est un problème systémique”, juge-t-il encore.
“Jean-Luc Mélenchon a fait toute sa carrière dans la politique. Il a aujourd’hui le revenu et la situation sociale de quelqu’un qui a fait intégralement carrière dans la politique. Une carrière telle que celle-ci implique nécessairement d’être riche, mais ce serait un mauvais procès que de le lui reprocher. Il est représentatif de gens qui ont vécu et constitué son patrimoine à l’époque où il l’a fait. Cela ne l’a pas empêché d’être toujours cohérent, de rester sur la même ligne”, rappelle pour sa part Alexandre Delaigue.
Quelle conception de l’intérêt général Jean-Luc Mélenchon défend-il ?
Au-delà du seul intérêt de quelques-uns que le candidat malheureux peut souhaiter défendre, il prône également une vision de l’intérêt général spécifique, cohérente avec sa propre grille de lecture.
“Jean-Luc Mélenchon est le candidat d’une gauche étatiste. Sa vision de l’intérêt général est celle d’un Etat fort, dont les services publics sont puissants”, explique Raul Magni-Berton. “La société idéale , telle que définie par Jean-Luc Mélenchon, comporte nettement moins d’inégalités de revenus que la nôtre aujourd’hui. Elle repose sur sur une intervention publique beaucoup plus importante et fait preuve d’une sobriété écologique plus importante. C’est d’ailleurs ce qui le différencie d’Emmanuel Macron : il ne perçoit pas les inégalités comme la contrepartie naturelle d’une société dynamique, qui élèverait tout le monde”, analyse pour sa part Alexandre Delaigue.