De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Planet : Où vous trouviez-vous et comment avez-vous pris connaissance des attentats du mercredi 7 janvier ?
Bernard Debré : "J’étais à Europe 1 où je devais faire une émission sur la transparence en politique. J’avais rendez-vous à 11 h 50 et on m’a dit : 'Oh, il y a une bombe qui a explosé, nous aurons dix minutes de retard…' En prenant connaissance des informations qui arrivaient j’ai évidemment refusé de discuter du sujet pour lequel j’étais invité. J’ai donc parlé des attentats en revendiquant tout de suite une unité nationale car il ne peut y avoir, sur ce domaine, de querelles droite-gauche.
Planet : Vous vous êtes donc rendu à la manifestation de dimanche à Paris ?
Bernard Debré : Oui, mais j’ai refusé d’arborer mon écharpe tricolore car j’ai considéré que c’était une manifestation de citoyens. Je n’étais pas là pour parader. Certains étaient présents pour pleurer des morts, d’autres en raison de la peur ou contre le terrorisme, mais la majorité est venue car ils étaient français.
Planet : Comment jugez-vous les réponses apportées par François Hollande et son gouvernement ?
Bernard Debré : Concernant l’ordre d’engager le combat, François Hollande ne pouvait pas faire autre chose et Nicolas Sarkozy, ou un autre, aurait fait de même. Maintenant j’attends des réponses politiques. Pour l’instant le phrasé est parfait, les discours de Manuel Valls et de François Hollande sont impeccables mais les propositions restent, pour le moment, en jachère. Et je me suis fait engueuler par des gens de droite comme de gauche qui m’ont dit ‘on en est là à cause de vous tous’. Il y a des réponses à apporter dans la coopération entre les différents services de police car nous n’avons pas été à la hauteur. Il y a eu des bugs et désormais il faut savoir jusqu’où peuvent aller les lois. Je suis totalement opposé à des lois d’exception mais il est nécessaire d’en durcir certaines. Vraisemblablement, il faut un peut moins de liberté et un plus de sécurité mais sans Patriot Act.
Planet : Les thèses complotistes de certains élèves vous ont choqué…
Bernard Debré : Enormément. La République n’est plus représentée à l’école et c’est une faute collective des enseignants à qui on a inculqué une idéologie de la liberté molle. Avec à la clé, depuis 30 ans, une démission de tous les ministres successifs de l’Education nationale. Les enfants ne savent ni lire ni écrire, il existe un communautarisme extrêmement dangereux et nous avons baissé les bras. La République a été expulsée de l’école.
Planet : Quelles sont les solutions à apporter ?
Bernard Debré : Il faut remettre en place un maître, un professeur, devant lequel on se lève quand il arrive et où on ne rechigne plus à se mettre en rang. Il est indispensable qu’il soit obéi et que les parents soient convoqués et associés dans l’établissement d’une discipline. Mais c’est un travail de longue haleine.
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Planet : Que pensez-vous de la théorie du complot de Jean-Marie Le Pen ?
Bernard Debré : C’est complètement stupide… La vieillesse est un naufrage. Et il y a longtemps qu’il est un naufragé.
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Planet : Comment est l’ambiance à l’UMP ? Nicolas Sarkozy fait le job ?
Bernard Debré : Nicolas Sarkozy a pris le mouvement pour être candidat à la présidence de la République, il veut sa revanche. Il restructure le mouvement et j’espère qu’un équilibre sera trouvé pour ne pas voir que des amis de Nicolas Sarkozy. Le but est de déboucher sur une primaire équitable. Il est impératif qu’il n’y ait pas de loup et que tout le monde se rallie derrière le vainqueur".
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