A l’approche du réveillon de la Saint-Sylvestre, le beau temps sera-t-il au rendez-vous ? Soleil, pluie, neige… Découvrez les dernières prévisions pour les fêtes.
La rumeur circule activement parmi les proches d’Emmanuel Macron. Une dissolution de l’Assemblée nationale pourrait bien être activée par le président de la République avant la fin de son mandat. Depuis les dernières élections législatives de 2022, le gouvernement est en position difficile avec une majorité relative jugée comme étant "la plus faible de la Ve République", par Isabelle Le Breton-Falezan, maîtresse de conférences en vie politique au Celsa, auprès d’Actu.fr.
Depuis, le gouvernement tente, tant bien que mal, de mener sa politique, handicapé par de puissantes oppositions. Pour y faire face, la Première ministre Elisabeth Borne n’a pas hésité à actionner l’article 49.3 de la Constitution à de nombreuses reprises, dix en 55 jours.
La dissolution : "Une arme de dissuasion nucléaire"
Cette situation de crise politique semble tendre le président de la République qui serait désormais déterminé à faire usage de cet outil que l’experte compare à "une arme de dissuasion nucléaire", la dissolution de l’Assemblée nationale.
Pendant la campagne de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle de 2022, Emmanuel Macron déclarait que "le fait de ne pas avoir de respiration démocratique pendant cinq ans n'est plus adapté à notre époque. Il faudrait peut-être avoir quelque chose qui ressemblerait à des élections de mi-mandat", dans les colonnes du Point.
Avec la conjoncture actuelle cela pourrait bien se faire, mais peut-être sous une autre forme que celle à l’origine prévue par le chef de l’État. En effet, si l’Assemblée nationale est dissoute, les cartes seront rebattues et de nouvelles élections législatives organisées. "Le président actionnera cette option avant 2027", a révélé un stratège de l’Élysée à nos confrères d’Europe 1.
Mais cette stratégie pourrait bien se montrer dangereuse pour le président.
Dissolution de l’Assemblée nationale : une arme à double tranchant
Si la dissolution pourrait permettre au macronisme de bénéficier d’un nouveau souffle, cela pourrait aussi s’avérer dangereux pour la majorité. "Il a tout à gagner, mais aussi tout à y perdre", résume Paul Bacot, professeur émérite de Science politique à Sciences Po Lyon, contacté par Actu.fr.
En effet, les Français se souviennent de l’échec de Jacques Chirac suite à son coup de poker de 1997. A l’époque, le président de la République bénéficiait alors d’une puissante majorité, mais avait tout de même décidé d’actionner une dissolution. L’Assemblée nationale était alors tombée dans les mains de la gauche, donnant naissance à une cohabitation.
Mais au sein de l’Élysée, les conseillers du chef de l’Etat sont conscients des risques encourus. "Au mieux, ce serait l'occasion de retrouver une majorité absolue dans l'Hémicycle", souffle ainsi l’un des stratèges à Europe 1. Mais l’hypothèse la plus probable pourrait bien mener Marine Le Pen à la tête du gouvernement.
Marine Le Pen à Matignon : une hypothèse probable ?
En cas de dissolution, un revirement pourrait bien être observé dans le paysage politique. "Au pire, l e Rassemblement national remporterait une majorité de sièges", constate le même conseiller auprès de nos confrères.
Or cette hypothèse est jugée la plus probable par les stratèges de l’Élysée, qui ne voient pourtant pas forcément d’un mauvais œil cette option. En effet, le poste de Première ministre serait alors offert à Marine Le Pen. "Si elle accepte, c'est le meilleur moyen de l'affaiblir à l'approche de la présidentielle", explique-t-il, avant de compléter "Si elle refuse, ça montrera qu'elle ne veut pas le pouvoir !".
Si dissolution il y a, celle-ci ne serait cependant pas pour tout de suite. Un pari risqué mais envisagé par le chef de l’État, qui pourrait être lourd de conséquences pour l’élection présidentielle de 2027.