Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a dévoilé, dans un entretien donné à Ouest-France, les modalités de paiement de la prime de Noël...
On ne cesse de le répéter : depuis le confinement, les Français, prévoyants, ont, par crainte de l’avenir, épargnés en masse. Le Livret A et livret de développement durable et solidaire (LDDS), bien que peu rémunérateurs (0,5%), ont été pris d’assaut. 28,6 milliards d’euros de collecte nette ont été déposés sur ces placements populaires sans risques, entre janvier et juillet. Ce phénomène inquiète d’ailleurs le gouvernement depuis plusieurs mois. Pour relancer l’économie, les Français doivent dépenser, a-t-il déclaré à plusieurs reprises.
Or, inciter les ménages à consommer n’est pas si simple. Encore soucieux, les Français restent, de toute évidence, prudents. Récession, chômage, risque de seconde vague… Le contexte économique et le climat incertain ne jouent en effet pas en faveur de la consommation. L’épargne dite de précaution, sans perte de capital et disponible à tout moment devrait ainsi continuer à séduire. Pour preuve, la période estivale, d’habitude propice à la dépense, n’a rien changé : 1,8 milliard d’euros ont été déposés sur le Livret A, en juillet dernier.
Pour palier la pratique, une solution a été trouvée.
Livret A : il servira en partie à financer le plan de relance
Comme l’a annoncé le gouvernement le jeudi 3 septembre 2020, un plan de relance de 100 milliards d’euros va être activé sur deux ans. Si les principaux enjeux restent de relancer l’économie (et donc la consommation) et l’emploi, l’épargne accumulée servira également à financer différentes mesures. Comme l’a indiqué lundi 8 septembre la Caisse des dépôts (CDC), elle servira à payer la construction de ponts, de logements sociaux, des réseaux de bus propres ou bien des énergies renouvelables.
Livret A : 26 milliards d’euros injectés dans le plan de relance
La Caisse des Dépôts, bras financier de l’Etat centralisant les dépôts du livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS), injectera 26 milliards d’euros dans le plan de relance économique. Si, habituellement, l’institution bicentenaire investit une vingtaine de milliards en cinq ans, au vu de l’urgence de la situation, elle ira beaucoup vite : 80% de ce montant sera investi "sur les territoires" dans les deux ans, rapporte Le Figaro.
Au total, 439,5 milliards d’euros (fin juillet) ont été placés sur le Livret A et le LDDS. Soit largement de quoi investir dans "l’accélération de la transition écologique et le passage à une économie plus inclusive".
Livret A : transition énergétique, logement et soutien aux entreprises
Objectif de la CDC : "préparer un avenir plus respectueux de l’environnement." 6,3 milliards d’euros seront ainsi consacrés à la transition énergétique (11 000 véhicules, installation de 50 000 bornes de recharge électrique sur le territoire, développement des énergies renouvelables…).
11,1 milliards d’euros seront également attribués à l’habitat et la construction. Enfin, 8,3 milliards d’euros permettront de soutenir les entreprises fragilisées par la crise. 100 000 formations qualifiantes pour les moins de 25 ans seront aussi financées par la Caisse des dépôts.