Météo : l’été 2024 sera-t-il en avance ?IllustrationIstock
INTERVIEW. Le mois d'avril 2024 vient de commencer et a déjà battu des records de chaleur. Cela signifie-t-il que l'été sera en avance cette année ? Doit-on s'habituer à des étés plus précoces, plus chauds, et plus longs ? Anthony Grillon, météorologue pour Météo & Radar France, nous éclaire.
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Pour rappel, le printemps dit “météorologique” a démarré le 1er mars et se terminera le 31 mai. “En France, le mois de mars s’est avéré très doux avec une anomalie thermique de +1.6°C par rapport à la norme 1991-2020. Il s’agit d’ailleurs du 26e mois de suite au-dessus des normales de saison”, explique Anthony Grillon. En outre, les précipitations ont été en moyenne 85 % au-dessus de la norme sur le pays, jusqu’à +500 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur. 

Le printemps astronomique, lui, a commencé le 20 mars et s’achèvera le 20 juin. Ce samedi 6 avril 2024 a marqué un pic de chaleur exceptionnel pour la saison, avec des températures “en moyenne 7°C au-dessus des normales à l’échelle de la France”. Cette semaine, les températures seront en baisse en raison d’une dégradation et du retour des averses… Avant une nouvelle hausse du mercure ce week-end. D’après le météorologue, “la seconde quinzaine d’avril sera plus ou moins variable avec des périodes ensoleillées et des périodes plus mitigées, mais les températures resteront globalement au-dessus des normales”. 

Un mois de juin plus chaud que la normale

Selon l’expert, la suite du printemps s’annonce “moins perturbée”. “On espère un peu plus de périodes anticycloniques et donc de journées de beau temps. Quant aux températures, elles resteront durablement au-dessus des normales. Des coups de chaud seront à surveiller d’ici le mois de juin”, articule-t-il. 

Les modèles étudiés par Météo & Radar anticipent toujours des anomalies thermiques pour les prochains mois. En avril et en mai, cette anomalie devrait être de +1°C. Au mois de juin, le mercure pourrait grimper de plus belle pour atteindre une anomalie de température aux alentours de +1.5°C. “Le début de l’été serait chaud en France et les différents modèles saisonniers semblent en accord sur ce point”, note Anthony Grillon. Cela signifie-t-il que l’été sera en avance cette année ?

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L'été sera-t-il en avance cette année ?

“À l’image des années précédentes, la saison estivale aurait de bonnes chances de démarrer plus tôt que la normale sur l’Hexagone”, prévoit le météorologue. À cette échéance, difficile d’estimer l’ampleur de l’anomalie thermique. En revanche, le contexte actuel augmente la probabilité de connaître une chaleur intense et précoce. 

“Les premières tendances pour l’intégralité de l’été semblent d’ailleurs propices à un temps chaud régulier”, nous indique Anthony Grillon. Selon l’expert, cette probabilité est estimée entre 50 et 70 %, avec une vraisemblance plus importante en direction du sud du territoire. 

Vers un climat plus méditerranéen en France

Doit-on s’habituer à des étés plus longs, plus précoces et plus chauds ? Le spécialiste annonce des températures au-dessus des normales pour les prochains mois. “Nous savons qu’avec le changement climatique, le climat évolue vers un climat plus méditerranéen sur une grande moitié sud de la France”, assure-t-il. Avant de poursuivre : “Chaque ville de notre pays a vu ces dernières décennies son climat ressembler à celui d’une ville 200 à 300 km plus au sud”. Une tendance qui devrait se confirmer au cours des prochaines décennies.