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Bourvil : comment se déroulent les tournages avec Louis de Funès ?
Son rire, sa gouaille et sa voix… Bourvil a marqué des générations de Français avec sa personnalité. Le public l’a découvert comme chanteur de music-hall, il a fait sensation lors de nombreux spectacles et se tournera par la suite vers le cinéma. Un humour singulier qui fera rire toute la France après la Seconde Guerre mondiale.
Pourtant né fils d’agriculteurs en Normandie, André Robert Raimbourg (de son vrai nom) a parcouru du chemin avant de connaître le succès au cinéma. Longtemps cantonné au rôle du comique naïf et parfois benêt, Bourvil a tourné plusieurs films notables avec l’un de ses partenaires de jeu favoris : Louis de Funès. Poisson d'avril en 1954, La Traversée de Paris en 1956, Le Corniaud en 1965 sans oublier La Grande Vadrouille en 1966, ils forment l’un des duos les plus emblématiques du cinéma.
Pour autant, leur différence de caractère aurait pu créer des tensions entre les deux célèbres acteurs. Mais Bourvil avait le secret pour faire sourire à son comparse un brin grincheux. "Le caractère heureux de Bourvil fait des prodiges sur le tournage de La Grande Vadrouille", notait l’auteur Bertrand Dicale dans son livre Louis de Funès, de A à Z, paru aux Éditions Gründ en 2020.
"Lorsque Louis de Funès arrive sur le plateau avec sa tête des mauvais matins, qui éloigne tout le monde de lui et prélude à des orages électriques, on voit son compère tourner autour de lui en chantant le refrain de sa chanson Les Abeilles (‘bzz bzz bzz, les abeilles’)", fredonnait l’artiste selon les propos du journaliste.
Fort de leur complicité, Louis de Funès et Bourvil devaient tourner ensemble dans La Folie des Grandeurs avec le réalisateur Gérard Oury. Mais, une terrible maladie empêchera le comédien de retrouver les plateaux de tournage. Il s'éteint le 23 septembre 1970, emporté par un cancer de la moelle osseuse à 53 ans.
Bourvil : pourquoi avait-il caché sa maladie ?
Au sommet de sa carrière, Bourvil voit son destin s'assombrir lorsqu'on lui apprend qu'il est touché par la maladie de Kahler. Pourtant, il continuait de tourner tout en souffrant en silence". Ce qui lui plaisait dans la vie, c'était de travailler. C’était d’être un acteur, jouer la comédie", évoquait Dominique Raimbourg, l’un de ses fils nés de son union avec sa femme Jeanne Lefrique, dans le JT de France 2 en 2020. "Pouvoir poursuivre, c’était aussi une façon d’aider à la guérison, même si ça n’a pas fonctionné".
Mais, une raison d’ordre financière explique également pourquoi Bourvil avait pris soin de cacher sa maladie. "Il avait peur que les assurances ne l'empêchent de jouer. Il a d'ailleurs tourné ses derniers films avec des producteurs qui ont accepté de ne pas être couverts par les assurances", a déclaré son fils aîné et avocat pénaliste dans les pages du Parisien.
Bourvil : quel père était-il pour ses deux enfants ?
Discret sur sa vie privée, Bourvil était un père de famille heureuxavec ses deux fils Dominique (né en 1950) et Philippe (né en 1953). Côté vie professionnelle, il menait sa carrière tambour battant. "Quand j'étais tout petit, il tournait souvent des films pendant la journée et le soir, il était sur scène pour jouer "La Route fleurie", qu'il a interprétée 1300 fois entre 1951 et 1956", se souvenait Dominique Raimbourg dans Le Parisien.
Côté vie de famille, l’avocat raconte sa vie aux côtés de son illustre père. "Il était présent à la maison quand même : il prenait des vacances avec nous, on allait chaque été dans notre maison de campagne des Yvelines et chez ses parents à Bourville. Parfois aussi, on partait, sur la Côte d'Azur par exemple… Et puis, même si mon père ne nous faisait pas faire nos devoirs à mon frère et à moi, c'est lui qui nous a poussés à apprendre l'anglais".
Pourtant, la célébrité de leur père avait quelques inconvénients au quotidien. "On ne pouvait pas aller partout. Quand on allait en Normandie, on choisissait une plage peu fréquentée, au bord de laquelle il n'y avait pas de café. Et pas question d'aller à la fête foraine !", assure le fils de Bourvil qui garde en souvenir un père "très aimable avec les gens qui lui demandaient des autographes. Il se promenait même avec des photos de lui et des marqueurs dans les poches".