De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Inculpé par la justice allemande le 15 janvier dernier pour le meurtre collectif de 25 personnes, et complicité de meurtre pour des centaines d’autres, cet ancien soldat nazi a raconté l’un des épisodes les plus marquants de la Deuxième guerre mondiale. « Je n'avais jamais assisté à une chose pareille »« Il y a eu une détonation dans l'église. Je l'ai entendue, de là où j'étais, derrière les camions. On pouvait voir un peu de l'église, les tours et un peu des fenêtres. Ça a explosé et c'est alors qu'on a entendu les cris des femmes et des enfants. J'étais effondré, je n'avais jamais assisté à une chose pareille. C'était tellement effroyable, vous ne pouvez pas vous imaginer. Nos supérieurs étaient tellement stupides, et on ne pouvait rien faire contre. Les soldats étaient tous obligés de tirer. Je leur ai dit : « mais laissez la vie sauve à ces femmes et à ces enfants ». Mais il n'y avait plus rien à faire. Moi, Dieu merci, je n'ai pas eu à tirer une seule fois, parce que j'étais à distance. Juste avant j'avais empêché un jeune garçon d'entrer dans le village. Mes supérieurs voulaient me punir pour ça ».« Pour certains, nous n'avions que 17 ou 18 ans »Accusé d’avoir abattu à la mitrailleuse 25 hommes réunis dans une grange par les nazis, Werner C. est également accusé d’avoir participé au massacre perpétré dans l’église, en ayant monté la garde devant le bâtiment. « Pour certains, nous n'avions que 17 ou 18 ans. Ce n'était que des gamins, ils les ont mis là et on leur a demandé de tirer sur des gens. C'était terrible, à un point que vous ne pouvez même pas imaginer. Nous, dans le camion quand on est repartis, on n'osait pas se regarder, personne n'a dit le moindre mot » assure-t-il. Agé de 19 ans au moment des faits, il affirme que, depuis, cet épisode de la guerre le hante. « Ça m'a torturé pendant 70 ans et je ne vais jamais oublier. Les cris des femmes qui sortaient, ça n'a pas cessé de me transpercer. Presque chaque soir, je me suis endormi en pensant à Oradour. Je n'ai jamais oublié que les Allemands ont pu faire une telle chose, j'ai eu honte pour l'Allemagne ».« Je suis à la disposition de la justice »Werner C. se dit aujourd’hui prêt à se présenter devant la justice. « J'accepterai, je ne ferais pas appel ou quoi que ce soit d'autre. Je suis à la disposition de la justice. Et si je suis innocenté, je considérerai que ça blanchit aussi mes camarades entraînés là-dedans. En réalité, je suis maintenant heureux qu'on en arrive aux faits, comme ça je pourrai enfin tirer un trait sur Oradour. De toute façon, les cris je les entendrai toujours en me réveillant la nuit ».
Aujourd’hui âgé de 88 ans, Werner C., un ancien SS de la division Das Reich, a livré lors d’un témoignage exclusif à BFMTV sa version des faits sur le massacre d’Oradour-sur-Glane.