271 000. C’est le nombre de victimes de violences conjugales en 2023, soit une hausse de 10% en un an en France. Voici les départements particulièrement concernés.
Les portiques de sécurité de la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône ne laissent rien passer. Même pas le soutien-gorge d’une avocate venue s’entretenir avec son client. Le 18 décembre dernier, alors qu’elle s’apprêtait à entrer dans la prison pour parler avec un détenu, une avocate du barreau de Grenoble a déclenché les portiques de sécurité. Elle avait pourtant préalablement ôté son manteau, ses bijoux et ses chaussures. Il s’est avéré que le soutien-gorge de la dame déclenchait les capteurs. Elle a donc été forcée de l’enlever pour s'entretenir en face à face avec son client. Mercredi, Me Elsa Ghanassia membre de l’association Avocats pour la défense des droits des détenus (A3D) a décidé d’interpeller les pouvoirs publics dans un communiqué.
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"La prochaine fois, mettez une brassière"
Me Elsa Ghanassia explique dans son communiqué que même s’il était devenu évident que le dessous de l’avocate était en cause, le surveillant a refusé de la laisser entrer. Il a ensuite fait appele à une supérieure, laquelle a fait passer l'avocate tout en lui disant : "La prochaine fois, mettez une brassière (...) si vous ne voulez pas porter de brassière, je suis libre de ne pas vous laisser entrer la prochaine fois". Ce à quoi l’avocate a répondu : "un avocat est un auxiliaire de justice et à ce titre elle est digne de confiance pour ne rien fournir à son client au parloir". Une remarque qui n'aurait pas plu à la surveillante, laquelle aurait alors changé d'avis et refusé de la laisser entrer.
"Une pure humiliation"
La membre de l’A3D a poursuivi en précisant que finalement, la supérieure serait ensuite revenue sur sa position et l'aurait laissée entrer si, et seulement si, elle ôtait son soutien-gorge. L'avocate s'est donc pliée à cette exigence à l'abris dans sa voiture. Selon l’A3D, cette décision "relève de la pure humiliation".
"Cette mascarade a duré plus d'une heure", réduisant d'autant le temps de parloir, a déploré Me Ghanassia. "Un auxiliaire de justice dans l'exercice de sa fonction de défenseur n'a pas à se voir imposer par l'administration pénitentiaire une manière de se vêtir alors que les règles de sécurité avaient été respectées par celui-ci et que cela révélait surtout un règlement très sensible d'un portique", souligne par ailleurs le communiqué.
Me Ghanassia insiste: "Nous voulons inciter le ministère de l'Intérieur à faire une circulaire de bonne pratique pour que les personnels pénitentiaires traitent les avocats avec un peu plus de respect".
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