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Faut-il craindre une nouvelle hausse des impôts ? Emmanuel Macron et ses équipes se sont engagés à ne pas augmenter les prélèvements obligatoires… Au moins jusqu’en 2022. Certaines de ces promesses, rappelons-le, remontent à avant la crise sanitaire et le mantra qu’a alors répété à l’envie le chef de l’État : le fameux "quoi qu’il en coûte". Ce dernier, rappelle La Tribune, a récemment pris fin. Un changement de doctrine conséquent… qui n’est pas sans augurer un certain nombre de faillites, estiment nos confrères. Difficile d’affirmer, pourtant, que la nation aurait pu faire beaucoup plus.
Sur la seule année 2020, indique en effet BFMTV, le leitmotiv d’Emmanuel Macron aura coûté 168 milliards d’euros à l’État. Il a fait bondir la dette publique française de 2 380 milliards d’euros à la fin de l’année 2019 à 2 739 milliards d’euros au début de l’année 2021. Soit une escalade de 15 %, ce qui n’est pas négligeable, particulièrement quand l’on sait qu’en tout et pour tout, 300 milliards d’euros ont été empruntés par le pays entre les premiers trimestres de l’année 2020 et de l’année suivante. Cela représente six fois le budget de la Défense, indique Le Parisien. Pas moins de 100 fois celui de la Culture. La dette, poursuivent nos confrères, a atteint un "niveau alarmant".
Faut-il craindre de nouvelles hausses d’impôts ?
Autant le dire tout de suite, la tentation pourrait être forte d’augmenter les impôts pour remplir de nouveau les caisses de l’État. La crainte a traversé l’esprit de plusieurs observateurs économiques du pays. Dominique Seux, directeur délégué de la rédaction des Echos et éditorialiste pour France Inter, expliquait dès juin 2021 pourquoi la situation actuelle ne pouvait que mener à un "raz de marée fiscal" sur le moyen ou sur le long terme. Le retour à une économie "normale" via la seule croissance lui apparaît être "un conte d’enfant". Il va jusqu’à dénoncer "une plaisanterie de garçon de bain"... Et il n’est pas le seul.
Dans quels secteurs faut-il craindre de possibles surfiscalisations à l’avenir ?
À l’issue de la crise sanitaire, qui aura considérablement grevé les ressources de l’État, il apparaît impensable de ne pas assister à une hausse d’impôts, insiste Dominique Seux. Selon lui, "la fiscalité commence même déjà à pointer le bout de son nez, sur les entreprises". Et l’éditorialiste de citer coup sur coup l’accord européen exigeant la transparence des multinationales sur leur optimisation (ou évasion) fiscale… ainsi que l’idée d’un taux minimal mondial d’impôt sur les sociétés. Rien qui ne saurait inquiéter les particuliers… A l’instant T. "On commencera par les plus riches, et de fil en aiguille, comme toujours, les classes moyennes seront concernées", parie-t-il alors.
Henry Buzy-Cazaux, président de l’Institut du management des services immobiliers, formule le même genre d’inquiétudes dans les colonnes de Capital, en août 2021. Celui-ci parle, évidemment, du secteur immobilier. "Le risque d’une surfiscalisation pend au-dessus de nos têtes comme une épée de Damoclès", écrit-il. Le secteur ferait office de victime "offerte", parce que immobile. Il est difficile, en effet, de déplacer la pierre… Et le marché a montré qu’il se portait bien. D’autant plus que, à bien des égards, l’État n’est pas le seul à avoir la main sur ces taxes. C’est aussi le cas des collectivités locales, qui ont déjà fait preuve de leur capacité à gonfler les impôts locaux…
Pourquoi la France ne devrait-elle pas augmenter les impôts ?
Si la situation apparaît aussi drastique qu’elle n’est présentée, une hausse des impôts ne ferait-elle pas sens ? Auquel cas, d’aucuns pourraient en tout cas arguer qu’il est nécessaire de mettre les Françaises et les Français à contribution. Mais pas de quoi convaincre François Lenglet, journaliste spécialisé en économie qui se penche sur la question pour RTL.
Et lui de rappeler que, comme l’a déjà affirmé Valérie Pécresse, "la France est championne du monde des impôts", ou presque. Elle dispute régulièrement la place au Danemark, dont le taux de prélèvements obligatoires atteignait 46,3% du PIB à la fin de l’année 2019 contre "seulement" 45% pour la France.