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L’année 2018 a démarré sous une épée de Damoclès : que la remontée des taux d’intérêt américains ne provoque pas un krach obligataire puisque les titres émis avec une faible rémunération durant ces dernières années vont perdre beaucoup de leur valeur.
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Comme si cela ne suffisait pas, les marchés actions ont atteint des niveaux de cours stratosphériques après 2 années sans correction significative. Même si les fondamentaux de la croissance (+ 1,9% pour la France en 2017), les valorisations boursières sont fortes. Il vaudra mieux attendre un repli avant de se positionner sur ces marchés, de préférence à travers une enveloppe fiscale comme le PEA ou l’assurance vie.
Les prix de l’immobilier ont bondi presque partout en France. Le prix moyen au m2 devrait dépasser 9250 euros à la fin du 1er semestre 2018. Mais comme les arbres, les immeubles ne montent pas jusqu’au ciel. La reprise a été portée par des taux de crédit tombés à un niveau historiquement bas. Début 2018, est toujours possible de s’endetter sur 20 ans à 1,20% (hors assurances), mais une remontée des taux se profile. Par ailleurs, la hausse des prix – par exemple + 12% en 12 mois à Bordeaux – réduit le pouvoir d’achat immobilier des acquéreurs. Une stabilisation des prix ne tardera pas à s’imposer au niveau national même si certains micros marchés (Lyon, Montpellier, Toulouse, etc.) continuent à monter en 2018.
La prudence est de mise
Pour les placements à court terme, beaucoup de Français choisissent de laisser leurs liquidités dormir. En 2017, environ 32 milliards d’euros ont ainsi été déposés sur des comptes à vue. C’est une erreur. Les livrets d’épargne défiscalisés comme le livret A restent le meilleur parking à liquidités dont les particuliers disposent. Certes ces placements de père de famille ne rapportent plus grand-chose. Mais les 0,75% nets d’impôts du Livret A valent les 1% bruts distribués par certains contrats d’assurance. Par ailleurs l’argent stocké sur les livrets d’épargne est garanti par l’Etat et peut être récupéré à tout moment. Aussi, avec les comptes rémunérés, les livrets d’épargne demeurent la meilleure façon de loger son épargne de proximité.
Sur le moyen terme, la bourse offre des perspectives intéressantes pour les adeptes de la gestion directe. Avec l’apparition du Prélèvement Forfaitaire Unique à 30% pour les dividendes et les plus-values réalisées lors de la vente d'actions, la taxation des opérations réalisées sur un compte titre ordinaire est en chute. Cela profite aux contribuables lourdement imposés à l’IR. Est-ce le bon moment pour placer ses billes en bourse. C’est une autre question. Les niveaux de valorisation sont très élevés. A la mi-février, Patrick Artus, chef économiste chez Natixis, indiquait que les marchés actions finiront par payer une surévaluation de la croissance et de l’inflation. Des experts estiment que la correction qui s’est produite en début d’années aura des répliques. Les investisseurs auront intérêt à attendre ces phases de repli pour acheter des titres à la casse. Ce sont les compartiments "value", c’est-à-dire les actions décotées qui offrent le plus potentiel, car le "rallye" de 2017 les a moins concernées que les titres valeurs de croissance.
Le PEA et l’assurance vie restent des enveloppes fiscales idéales pour profiter de la hausse des marchés ou de celle de l’immobilier avec les parts de SCPI. Celles-ci peuvent être achetées dans le cadre des Unités de Compte (UC) des contrats multi-supports. Ces paquebots immobiliers ont servi un rendement moyen de 4,58% bruts) durant les 5 dernières années selon les chiffres de l’EIEIF (institut de l’épargne immobilière et Foncière). Un chiffre à comparer à la moyenne de 1,5% (bruts) servi par les fonds en euros en 2017.
Parmi les placements fonciers, l’achat de terre à travers un Groupement Foncier est toujours une diversification prometteuse. Durant les dix dernières années, les prix ont progressé de plus de 33% et ce placement de long terme est assorti d’avantages successoraux. Sur un autre registre, l’or pourrait perdre de son lustre en 2018. Orientés à la hausse ; les taux accroissent la différence de rentabilité entre les titres financiers qui servent une rémunération et le métal jaune qui n’en donne pas. Mieux vaudra attendre la prochaine correction boursière pour vendre lingots et pièces au mieux.
En vidéo - Comment les marchés financiers se portent-ils en ce moment ?