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Une affaire glaçante. Mardi, des adolescents de 13 à 14 ans ont été mis en examen pour “viol aggravé, agression sexuelle aggravée, tentative d’extorsion, atteinte à l’intimité de la vie privée, menace de mort, violences et injures, ces deux dernières infractions étant aggravées par leur commission à raison de l’appartenance de la victime à une religion”.
Ils sont accusés d’avoir violé une jeune fille de 12 ans trois jours auparavant, dans la ville de Courbevoie (Hauts-de-Seine).
Insultes antisémites
C’est le Parisien qui a, le premier, révélé cette affaire. Dans un article du 19 juin, le quotidien indique que l’adolescente a déclaré à la police avoir été entraînée par plusieurs garçons, dont son ancien petit ami, dans un bâtiment désaffecté situé dans un square.
Elle indique avoir été frappée, insultée, notamment de “sale juive”, et violée à plusieurs reprises. Elle aurait en outre été menacée de mort. D’après le Parisien et Libération, un examen médical a confirmé le viol.
Les jeunes accusés identifiés par les enquêteurs, membres de la Brigade territoriale de protection de la famille du département, seraient originaires de Rueil-Malmaison, l’une des villes de France où la population est la plus aisée.
L’un d’eux a été placé sous statut de témoin assisté, tandis que les deux autres ont été mis en examen et écroués le 18 juin. Ils auraient partiellement reconnu les faits lors des auditions et indiqué avoir agi “par vengeance”. L’ex petit ami de la victime “aurait déclaré être en colère parce que la victime lui aurait caché sa religion juive”, précise Le Parisien, selon lequel des images de drapeaux israéliens brûlés auraient en outre été retrouvées dans le téléphone portable de l’un des accusés.
De son côté, l’enquête de Libération, qui cite le parquet de Nanterre, indique que “lors de leur premier interrogatoire ‘les trois mineurs ont fait de brèves déclarations spontanées, exprimant des regrets vis-à-vis de la victime sans aborder leur implication dans les faits”.
Vive émotion après ces révélations
Les révélations sur cette affaire dans la presse ont suscité une vive émotion, dans la ville de Courbevoie même, comme le montre un reportage du Parisien, mais aussi dans le reste du pays. Le président du Consistoire centrale de France, Elie Korchia a ainsi évoqué des “faits sordides et dramatiques. Et malheureusement révélateurs d’un antisémitisme de plus en plus desinhibé qui touche des individus de plus en plus jeunes”, a-t-il confié à La Croix.
Le président de la République a demandé lors du Conseil des ministres du 19 juin, qu ’un “temps d’échange” sur le racisme et l’antisémitisme soit organisé “dans les prochains jours” dans les écoles françaises, selon l’AFP.
Jean-Luc Mélenchon, régulièrement mis en cause par ses opposants qui lui reprochent notamment de minimiser l'antisémitisme en France a fait connaître sa réaction sur X (anciennement Twitter). Il s’est dit “Horrifié par ce viol à Courbevoie et tout ce qu'il met en lumière concernant le conditionnement des comportements masculins criminels dès le jeune âge, et du racisme antisémite.”
Dans la journée du 19 juin, un rassemblement contre l’antisémitisme a eu lieu à Paris, au cours desquels des slogans tels que “Melenchon, en prison !” ont été entendus, rapporte Le Monde.
De très tristes précédents
Par ailleurs, D’autres responsables politiques se sont également exprimés. “Les Français de confession juive commencent à paniquer de voir la République incapable de les protéger” a déclaré Jean-François Copé (LR) sur France TV.
Par le passé, d’autres affaires judiciaires, de nature criminelle, qui se sont produites pendant des campagnes électorales, ont pesé sur les débats politiques. En voici quelques exemples, qui n’ont évidemment en aucun cas pour objectif de relativiser cette dernière affaire particulièrement bouleversante, mais visent à apporter des éléments contextuels supplémentaires.