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Enfin présent à son procès, celui des "viols de Mazan", Dominique Pélicot s'est exprimé mardi 17 septembre, plus longuement, après avoir la veille avoué sa culpabilité et démandé pardon à sa femme. Mais une personne en particulier s'est fait entendre.
Caroline Darian, sa fille, s'est emportée à différentes reprises après les réponses de son père aux questions posées par son avocat, Antoine Camus, qui est également celui de Gisèle Pélicot. France Info nous relate ainsi les moments forts de cette journée.
C'est en effet à propos de deux photos retrouvées dans le disque dur de Dominique Pélicot que les débats se sont enflammés. Caroline Dorian, aujourd'hui âgée de 45 ans, se serait reconnue sur ces clichés qu'Antoine Camus décrit : on y voit la même femme "sur le côté gauche et sur le côté droit, dans une même position fœtale, avec les draps relevés quasiment au millimètre près sur son fessier."
La culotte portée n'est cependant "pas la sienne", a-t-elle affirmé. Mais la police a également reconnu Caroline Dorian sur ces deux photos.
Elle soupçonne son père de l'avoir violée comme Gisèle Pélicot
Elles ont été découvertes en 2020 par les enquêteurs. Ce qui a immédiatement amené la fille de Dominique Pélicot à penser qu'il l'avait droguée comme sa mère, et violée voire livrée à d'autres hommes selon la même méthode qu'avec Gisèle.
Mais "le chef d'orchestre" nie : "je n'ai jamais touché mes enfants, ni mes petits enfants : je sais trop ce que ça fait comme mal". Une déclaration en référence, sans doute, à sa propre enfance même si les faits n'ont pas été vérifiés. Puis : "je peux comprendre ses doutes, mais en aucun cas il y a eu quoi que ce soit".
Exaspérée, elle lui lance : "je vais gerber"
France Info poursuit son récit, décrivant Caroline Dorian fusillant son père "les mâchoires serrées", du regard. L'interrogatoire reprend et Dominique Pélicot affirme ne pas être l'auteur des deux clichés, et même ne pas être sûr que ce soit bien sa fille qui y figure.
Ce à quoi Caroline Dorian lui lance "je vais gerber", puis quitte la salle exaspérée. Antoine Camus poursuit et demande à Dominique Pélicot : "comment expliquer qu'elle se reconnaisse elle-même ? Que des officiers de police la reconnaissent ? Et pourquoi avoir créé le répertoire 'Ma fille à poil' ?" L'avocat donne le coup de grâce : pourquoi un photomontage est référencé comme "Ma salope et sa fille ?"
Ses explications ne convaincront personne : un homme ayant pris une photo de sa femme et sa fille dans la salle de bains lui aurait montrée et demandé la même chose...
Dominique Pélicot dément avoir eu "un regard incestueux"
"Je n'ai jamais eu ce regard-là sur elle" répond-il à l'évocation de l'inceste. "Je n'ai jamais touché un enfant". Antoine Camus reprend : "vous reconnaissez que c'est bien vous qui avez pris cette photo ?" "Non ce n'est pas moi, aucune des deux" jure l'accusé.
Ce qui fait bondir Caroline Dorian : "tu mens" lui assène-t-elle. Mais Dominique Pélicot se défend. A l'affirmation de l'avocat selon laquelle sa cliente était certaine d'avoir été droguée, il rétorque : "pourquoi vous dites ça, puisque les analyses ont prouvé qu'il n'y avait rien dans ses cheveux ?"
Dans un dernier échange, Antoine Camus se justifie : "vous savez ce qu'il en est des analyses à retardement sur les psychoactifs... C'est bien dommage qu'il n'y ait pas de preuves. C'est tout le drame de votre fille." Reprise du procès ce mercredi.