Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
L’enquête ne fait que commencer et elle devra répondre à de nombreuses questions. Le village de Bretoncelles, dans l’Orne, est sous le choc depuis la fin du mois d’août et la découverte d’un corps en décomposition dans une maison qui semblait inhabitée depuis plusieurs années. C’est le maire de la commune, Daniel Chevée, qui a pu conduire les gendarmes à cette macabre découverte à la toute fin de l’été. Sans un hasard de circonstance, le corps sans vie d’Albertine – qui aurait aujourd’hui 98 ans – aurait pu rester encore longtemps entre les quatre murs de sa maison.
Découverte de Bretoncelles : le coup de fil qui a tout changé
Tout commence le 13 juillet dernier, lorsque l’élu s’inquiète des effets de la canicule pour ses administrés les plus âgés. "J’ai décidé d’appeler personnellement toutes les personnes de plus de 90 ans", raconte-t-il à Planet, "et j’ai découvert à ce moment-là que cette personne n’avait pas de téléphone". Ce sont des choses qui arrivent, mais, dans ce village de 1 478 habitants, on arrive toujours à joindre une personne, d’une manière ou d’une autre. Surtout, précise-t-il, cette femme est la belle-mère de son adjointe, A., qui n’a pas l’air d’être inquiète.
Daniel Chevée décide tout de même de se rendre sur place, pour s’entretenir de vive voix avec la nonagénaire, mais se trouve face à une maison qui lui semble inhabitée et dont la porte reste fermée. "Les jours qui ont suivi j’ai fait un petit peu pression sur mon adjointe, pour lui demander des informations, je suis revenu à la charge régulièrement. On me disait ‘tout va bien’, mais moi ça commençait à m’inquiéter un peu’", poursuit-il auprès de Planet.
Découverte de Bretoncelles : plus personne dans la maison ?
La situation aurait pu en rester là si l’édile n’avait pas croisé le chemin d’une administrée à la fin du mois d’août. Cette dernière lui demande s’il peut lui donner des nouvelles de Marguerite, mais ce nom ne lui dit rien. Il comprend rapidement qu’on lui parle d’Albertine, dont il cherche lui-même à avoir des nouvelles. Il explique alors qu’à sa connaissance elle vit toujours dans sa maison, mais la réponse le laisse sans voix : "On nous a dit qu’il n’y avait personne qui vivait dans cette maison depuis au moins trois ans".
Ne sachant plus qui croire, Daniel Chevée se montre direct avec son adjointe : "J’ai de nouveau fait pression au sujet de sa belle-mère et je lui ai dit que si elle n’avait pas été élue j’aurais appelé la gendarmerie depuis longtemps". Nous sommes alors le 25 août et, quatre jours plus tard, A. lui annonce que sa belle-mère est décédée. Il donne alors l’alerte aux gendarmes, qui se rendent au domicile de la nonagénaire. Il leur faudra un peu de temps pour retrouver son corps…
Découverte de Bretoncelles : "C'était notre père Noël depuis 15 ans"
Fouillée de fond en comble par les gendarmes, la maison ne donne aucun indice sur ce qui a pu se passer, pas même de corps. Où est donc passée Albertine ? Ce n’est que le lendemain que la brigade criminelle comprend que le corps est bien là, mais qu’il n’en reste presque plus rien. Interrogé par Planet, le maire Daniel Chevée précise qu’il ne restait "plus que de petits os disséminés dans la maison par la vermine". La prothèse de vertèbre que portait la nonagénaire permettra peut-être de l’identifier. Les scientifiques vont aussi devoir dater précisément le moment du décès, qui se situerait entre 5 à 10 ans.
Comment une personne âgée peut-elle disparaître aussi longtemps sans que personne ne s’en inquiète ? À Bretoncelles, c’est l’onde de choc, car le fils d’Albertine, né dans le village, était connu de tous. Ne savait-il pas que sa mère était morte depuis tant de temps ? "D. avait une très bonne réputation dans le village, c’est quelqu’un d’intelligent, de cultivé, avec lequel il est facile d’échanger", affirme le maire, ajoutant, lui aussi sous le choc : "C’était aussi notre père Noël depuis 15 ans pour la commune !"
Comment ce décès a-t-il pu être dissimulé aussi longtemps ? L’adjointe au maire savait-elle quelque chose ?
Découverte de Bretoncelles : le fils savait qu'elle était morte
Après la stupeur, le village cherche désormais à comprendre ce qu’il s’est passé. Selon nos informations, l’adjointe au maire n’aurait pas été au courant du décès de sa belle-mère, car les deux femmes n’avaient plus de relations depuis des années. "On lui a enlevé toutes ses fonctions bien sûr et le poste d’adjoint sera supprimé au prochain conseil municipal", nous confie Daniel Chevée, ajoutant : "Elle aussi cherche à comprendre, elle se demande pourquoi son mari a fait ça".
Le fils d’Albertine, gravement malade depuis plusieurs années, est hospitalisé depuis la découverte du corps dans la maison. Selon les informations du Perche, "il aurait avoué avoir vu sa mère décédée sur son lit", mais "n'a en revanche pas donné de date précise de cette découverte". D'après les premières constatations, la mort de cette femme pourrait bien remonter à dix ans.