Mort d’Émile : Qui est le professeur Christian Doutremepuich, grâce à qui des traces ADN ont été retrouvées ? IllustrationIstock
Nouveau rebondissement dans l'affaire du petit Émile après la découverte de deux nouvelles traces ADN par le laboratoire privé du professeur Christian Doutremepuich.
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Il est surnommé le “Pape de l’ADN”. Ce vendredi 29 novembre, les analyses menées sur les ossements et les vêtements du petit Émile par le laboratoire d'hématologie médico-légale du professeur Christian Doutremepuich ont révélé deux nouvelles traces ADN humaines inconnues.

Selon RTL, "deux traces d’ADN humain et inconnu, étrangers à celui d’Émile et à ceux de sa famille" ont été retrouvées en très petite quantité et dégradées, il s'agit donc de traces d'ADN partiels. Problème, pour qu'un ADN puisse être interprété et comparé, il est nécessaire d'identifier au moins une dizaine de caractéristiques distinctes. À titre d’exemple, il faut un minimum de 12 caractéristiques  pour effectuer une comparaison avec le fichier automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).

Des traces d’ADN partiel 

En mars 2024, le crâne du petit Émile et plusieurs de ses vêtements avaient été découverts par une randonneuse à moins de deux kilomètres du Haut-Vernet où l’enfant avait disparu le 8 juillet 2023. Suite à cette découverte, une première série d’expertises avaient été menées par l'IRCGN, l'Institut de recherches criminelles de la gendarmerie, avant que des analyses complémentaires soient confiées au laboratoire spécialisé du professeur Doutremepuich fin juin. 

Situé à Bordeaux, ce laboratoire privé a vu le jour il y a 28 ans, à une époque où l'analyse génétique commençait à se développer dans les enquêtes criminelles. La France dénombre seulement une dizaine de structures privées et publiques de ce genre. 

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Spécialiste des cold case 

Pour atteindre un niveau extrême de précision, le laboratoire de Christian Doutremepuich a adopté, il y a une dizaine d'années, une méthode inspirée de l’oncologie : la microdissection laser. Le principe ? Isoler, à l’aide d’un faisceau laser, des profils génétiques présents sur des scellés contenant peu de cellules, “ce qui permet notamment de se débarrasser des mélanges d'ADN” avait précisé le professeur à nos confrères de Nice-Matin. Dans l'affaire Émile, cette méthode a permis d 'analyser son crâne, ses ossements et ses vêtements, tout en préservant au maximum l'intégrité des traces.

Le mystère persiste 

Fin septembre, le professeur Christian Doutremepuich avait rendu son rapport d'expertise dont les résultats mentionnaient la présence d’un ADN étranger à celui de la famille sur les vêtements et les ossements de l’enfant. Le mois dernier, le professeur et ses équipes ont découvert que la trace ADN relevée en octobre appartenaient finalement à deux personnes distinctes, mais difficile de déterminer précisément à qui, au vu de leur altération. 

Autre problème, tous les habitants du Vernet n'ayant pas été soumis à des tests ADN, difficile d’identifier un éventuel suspect parmi eux. L’enquête suit son cours.