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Ils attendent des réponses depuis plus de 35 ans. Grégory Villemin a été enlevé devant le domicile de ses parents le 16 octobre 1984 et son corps a été retrouvé quelques heures plus tard, pieds et mains liés. Depuis, Christine et Jean-Marie Villemin cherchent à savoir qui est responsable de la mort de leur petit garçon, alors âgé de quatre ans. L’affaire Grégory a très vite fasciné les Français, mettant au jour des tensions entre différents membres de la famille et des menaces multiples. 35 ans après le début de l’affaire, les parents du petit Grégory n’ont pas perdu espoir et pensent toujours que le meurtrier de l’enfant peut être retrouvé.
Affaire Grégory : la conviction de Christine et Jean-Marie Villemin
L’affaire a récemment connu un nouveau rebondissement avec l’annulation de la garde à vue de 1984 de Murielle Bolle. Interrogée par les policiers, l’adolescente accusait à cette époque son beau-frère Bernard Laroche d’avoir kidnappé Grégory Villemin, affirmant l’avoir vu faire. Des accusations sur lesquelles elle est revenue par la suite. La cour d’appel de Paris estime que la garde à vue de la jeune fille de 15 ans n’était pas recevable car Murielle Bolle était mineure et n’était pas accompagnée d’un représentant légal ou d’un avocat. Elle n’aurait pas non plus été notifiée de son droit à garder le silence.
Ce nouveau rebondissement relance-t-il l’affaire ou met-il un terme à la piste Bernard Laroche ? 35 ans après l’enlèvement de leur fils, les parents de Grégory Villemin sont convaincus que Bernard Laroche, le cousin de Jean-Marie Villemin, est coupable. Dans une interview accordée à RTL, leur avocat explique qu’ils sont "convaincus (…) que Bernard Laroche a enlevé l’enfant, que Murielle Bolle se trouvait dans le véhicule avec sa belle-sœur au moment de l’enlèvement de l’enfant, et nous pensons que Murielle Bolle, gamine de 15 ans, a pu ne pas réaliser que Laroche participait à la commission d’un crime".
Les époux Villemin ne souhaitent pas que Murielle Bolle soit une nouvelle fois mêlée à l’affaire, mais ils pensent connaître le déroulé de la disparition de leur fils. Selon eux, il n’y a pas un seul coupable, mais plusieurs.
Affaire Grégory : un crime "collectif" ?
S’ils sont persuadés de l’implication de Bernard Laroche – qui a été tué par Jean-Marie Villemin en 1985 – les époux Villemin ne pensent pas qu’il a agi seul. C’est ce qu’a expliqué Me Thierry Moser sur RTL, lors de son intervention dans l’émission L’heure du crime. L’avocat tient alors "à dire ce qui est essentiel aux yeux des époux Villemin : nous pensons que nous sommes en présence d’un crime collectif. Nous pensons que Bernard Laroche est l’un des rouages. Nous pensons que Bernard Laroche est celui qui enlève l’enfant et qui ensuite remet l’enfant à d’autres personnes. Ce sont ces personnages qui organisent la mise à mort, l’exécution de ce malheureux enfant".
Malgré les années qui ont passé, les parents de Grégory Villemin sont persuadés qu’une personne, quelque part, pourrait aider à trouver les coupables. Par le biais de leur avocat, ils viennent de lancer un appel à témoin.
Affaire Grégory : lancement d'un appel à témoin
L’avocat de Christine et Jean-Marie Villemin ne perd pas espoir. Lors de son intervention sur RTL, Me Thierry Moser a également lancé un appel à témoin pour faire "éclore la vérité". Il se dit "convaincu que dans cette région de Lépanges, il y a des gens qui savent la vérité". "J’invite ces gens à briser le silence, à sortir du silence et à nous aider à faire éclore la vérité. Parce que je rappelle quand même qu’il s’agit de l’assassinat d’un petit enfant de quatre ans et je dis que c’est moralement monstrueux de se taire alors que peut-être on a des révélations à faire", ajoute-t-il.
Interrogé par franceinfo, l’avocat des époux Villemin affirme que la "combativité" de ses clients portera ses fruits : "Je voudrais que la tragédie de la Vologne fasse partie de ces dossiers dont on dira dans quelques temps que la persévérance a payé et que la combativité des époux Villemin a été récompensée". Son message sera-t-il entendu ? Plus de trois décennies après le meurtre du jeune garçon, certains ne croient plus à une résolution de l'affaire.