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Meurtre de Louise : Owen L, le fils d’une famille sans histoires “matrixé par la rue”IllustrationIstock
Mis en examen ce mardi 12 février pour le meurtre de Louise, Owen L. est incarcéré au sein de la prison de la Santé de Paris. Plusieurs de ses anciennes connaissances dressent un portrait inquiétant du jeune homme. Explications.

“Violent, nerveux et agressif”. C’est ainsi que la petite s œur d’Owen.L, mis en examen mardi soir pour le meurtre de Louise, le qualifie. Âgée de 19 ans, la jeune femme avait déposée une main courante contre son frère pour des faits de violences en avril 2023. Elle ne lui a pas adressé la parole depuis. 

"C’est quelqu’un d’assez introverti, d’assez calme, mais assez colérique, assez nerveux. C’est vraiment tout l’opposé de sa sœur. Ils ont un rapport assez conflictuel. C’est vrai que les deux ne se parlent pas beaucoup", a confié un ami de la sœur d’Owen L. à TF1

Une famille sans histoires

Quinze ans plus tôt, son père, qui travaille dans le secteur bancaire, et sa mère, directrice des ressources humaines d’un prestigieux établissement culturel parisien, s’installent dans le quartier paisible des Templiers à Épinay-sur-Orge. Owen L. habite chez ses parents, à tout juste 400 mètres de la maison de la collégienne. Une famille ordinaire et “sans histoires”, selon plusieurs habitants du quartier pavillonnaire. Interrogée par Europe 1, sa voisine Katia le décrit comme un jeune homme ayant grandi dans une famille plutôt aisée, sans problème de comportement pendant l’enfance. “Je me souviens de quelqu’un de gentil, timide, réservé", leur a-t-elle confié.

Mais ce vendredi 7 février, le jeune homme de 23 ans en BTS informatique croise la route de la collégienne. Lui est sorti prendre l’air après une altercation avec un de ses adversaires sur le jeu en ligne Fortnite, elle, quitte son collège André Maurois pour rentrer à son domicile situé à moins d’un kilomètre de l’établissement. À 13:58, une caméra de vidéosurveillance le filme en train de suivre Louise sur le passage piéton de la rue Lavoisier. Il finira par avouer lors de son interrogatoire avoir tué Louise ayant paniqué devant ses cris alors qu'il voulait la "racketter". 

Accro aux jeux vidéo

Les enquêteurs le décrivent comme un passionné de foot, désireux de s’orienter dans la gestion des espaces verts, mais surtout comme un jeune homme perturbé, accro aux jeux-vidéo. Il était d’ailleurs déjà connu des services de police pour des affaires de vol et de violences.  

"Owen avait des mauvaises fréquentations. Il a déjà roulé sans permis et ses parents n’ont rien dit. Il aurait déjà agressé et volé des téléphones à Massy et là aussi ses parents l’ont toujours couvert. Donc en fait, les parents ont passé leur vie à cacher les délits de leurs fils", a confié à Europe 1 Mathéo, dont le grand frère est de la même génération qu’Owen L. 

Vidéo du jour

Il "consacre la majeure partie de son temps libre à jouer aux jeux vidéo et reconnaît pouvoir être pris de violentes colères, ce que confirme son entourage", a décrit le procureur dans un point presse, ajoutant qu’Owen n’a toutefois jamais fait l’objet d’un suivi médical ou psychologique.

Perdu, instable et sans emploi 

De son côté, une de ses anciennes employeuses, cheffe d’une entreprise spécialisée en entretien des espaces verts, a dressé le portrait d’un stagiaire “qui n’avait pas trop envie de bosser”. Selon elle, Owen avait l’habitude d’arriver “en jogging” et de ramasser les branches “une à une”. Il ne fallait pas hésiter à le “pousser, sinon il ne fait pas grand chose. Il n’était pas motivé dans le métier”, a-t-elle déclaré. "C’était un branleur un peu pénible, mais comme on en a pas mal", a expliqué un de ses professeurs du collège.

Sur place, un reporter du Nouveau Détective a discuté avec d’anciens amis d’Owen. “Il était plus vieux que nous, il nous embrigadait dans ses histoires alors on a préféré s’éloigner”, lui ont-ils déclaré. S’ils le savaient “matrixé par la rue”, aucun d’entre eux ne le pensait capable du pire.