De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le 22 février 2005, la mère de Christelle Leroy, une jeune femme de 26 ans, s’inquiète : elle n’a pas de nouvelle de sa fille, et de son petit-garçon, Lucas, âgé de 4 ans, depuis plusieurs jours. Elle se rend au commissariat, mais la police refuse d’ouvrir une enquête : après tout, Christelle est majeure, elle peut bien faire ce qu’elle veut, y compris disparaitre…
Mais le lundi qui suit, le patron de la jeune femme, Bérenger Brouns, charcutier-traiteu r dans le Xe arrondissement de la capitale, prévient la famille que Christelle ne s’est pas présentée au travail.
Sa mère mobilise la presse. Un journaliste, qui décide d’investiguer, se rend chez Christelle et constate, avec effroi, la présence de traces de sang sur sa porte d’entrée.
La brigade de recherche des personnes disparues est finalement saisie. Ils interrogent Bérenger ; il est supposément la dernière personne à avoir vu Christelle avant qu’elle ne disparaisse avec son fils.
Surtout, l’employeur de la jeune-femme, qui tient un stand au marché Saint-Martin, était aussi… son amant.
Affaire Bérenger Brouns : la relation « passionnelle » au cœur des investigations
En 2004, Christelle s’est présentée dans la boutique du charcutier, rue du Château-d ’Eau, dans le Xème arrondissement : elle cherchait un travail. L’homme, marié et père de deux filles, aurait eu « un coup de foudre » pour la jeune femme. Il l’embauche, et les deux entament une liaison passionnelle.
Bientôt, le boucher ne se cache plus, et vit son histoire avec Christelle au grand jour. Il parvient même à convaincre sa femme d'accepter cette aventure.
« C'est sûr, au début c'était un amour telle. Pour elle et pour son fils, il était prêt à tout, il la couvrait de cadeaux et s'était porté caution pour l'appartement qu'il leur avait trouvé, à quelques pas de son travail, pour qu'ils soient plus proches de lui », témoigne Elodie, l’une des trois sœurs de Christelle, dans le Parisien.
Mais au sein du couple, les disputes, violentes, se font de plus en plus fréquentes.Au bout d’un an de relation, Christelle décide de quitter Bérenger : il l’étouffe, elle n’en peut plus de ses crises de jalousie à répétition.
Elle disparaitra peu de temps après.
Le charcutier fait dès lors office de suspect principal pour les enquêteurs. Mais l’homme nie, et fait montre d’une grande tristesse quant à la disparition de son ancienne maîtresse.
Sauf que le 4 avril 2005, la brigade découvre, en étudiant les relevés téléphoniques de Christelle Leroy, que la jeune femme a reçu, le soir de sa disparition, un appel, qui proviendrait du domicile de Bérenger Brouns. Lors d’une perquisition chez le boucher, les enquêteurs découvrent par ailleurs plusieurs éléments troublants : l’homme a récupéré de nombreuses affaires chez son amante, dont un papier lui appartenant, mentionnant un rendez-vous chez le gynécologue. Christelle était enceinte.
Affaire Bérenger Brouns : « Pendant quatre mois, il est venu chez nous en pleurant notre fille disparue ».
Dix jours plus tard, Bérenger Brouns est placé en garde à vue. Là, il craque. C’est bien lui qui a tué Christelle et son petit garçon Lucas, ainsi que leur chien, un cocker nommé Mabelle.
Devant les officiers de la PJ, il va dérouler, par le menu, le récit de son crime atroce.
Le 20 février, au soir, il se rend chez Christelle, où une dispute éclate entre les deux amants. Christelle est enceinte, et veut avorter ; Bérenger refuse. Elle le gifle : il s’emporte, et l’étrangle. Il réserve ensuite le même sort à son jeune fils, Lucas, qui se trouvait dans l’appartement. Finalement, il étouffe le chien de la petite famille. Son forfait terminé, il rentre chez lui, auprès de sa femme.
Ce n’est que le lendemain qu’il retournera sur les lieux du crime, afin de se « débarrasser des corps » de la pire des manières. Il glisse les cadavres dans des sacs poubelles qu’il transporte dans son arrière-boutique.
Là, il va tout simplement charcuter les dépouilles, avant de disperser les morceaux dans d’autres sacs, qu’il jettera dans plusieurs poubelles de la ville au cours des quatre jours suivants.
A la suite de ses aveux glaçants, Bérenger Brouns est mis en examen et placé en détention provisoire.
La famille de Christelle tombe des nues.Nous avons immédiatement soupçonné Bérenger, puis, finalement, nous avons douté. Pendant quatre mois, il est venu chez nous, en pleurant notre fille disparue, jurant qu'il n'était pour rien dans sa disparition. Mais nous avions raison, hélas », témoignera Liliane, la mère de Christelle, dans le Parisien.
Les proches de Bérenger, eux, ne comprennent pas. C’est homme affable, commerçant, que tous apprécient dans le quartier. Certes, il a un côté un peu « bling-bling », il adore les belles voitures et les restaurants raffinés… Mais en somme, c’est un homme « normal ». Et personne ne comprend son geste, et la brutalité du double-meurtre.
Affaire Bérenger Brouns : « Il n'a jamais témoigné le moindre regret »
En février 2007, deux ans après le drame, Bérenger Brouns comparait devant la cour d’assises de Paris pour le double meurtre de Christelle, 26 ans et de Lucas, 4 ans.
Depuis le box des accusés, l'homme décrit froidement la façon quasi « professionnelle » dont il a dépecé les corps, ce jour-là. Les psychiatres l’ayant expertisé décrivent, de leur côté, un homme « ordinaire », sans aucune pathologie mentale, mais possédant un côté sanguin, et pouvant s’emporter « brutalement, pour un rien ».
«Pour nous, Bérenger Brouns, c'est Docteur Jeckyll et Mister Hyde », décrit Elodie, l'une des trois sœurs de Christelle Leroy, dans le Parisien.
Au terme des débats, Bérenger Brouns est condamné à 30 ans de réclusion ferme. Sa femme, qui ne l’a jamais lâché, continuerait encore d’aller le visiter, en prison, toutes les semaines.
La famille de Christelle, quant à elle, n’a jamais vraiment réussi à faire son deuil. « Notre drame, à ce jour, c'est que nous n'aurons jamais leurs corps, se désolent les Leroy. Tout a été brûlé à 2 000°C, avec les ordures... Ni Bérenger ni sa famille ne nous ont témoigné le moindre regret », s’est épanchée Liliane, la mère, dans le journal.