A partir du 1er janvier 2025, la France comptera 34 885 communes, dont 34 756 en métropole et 129 dans les DOM. Au total, 29 nouvelles communes vont apparaître sur la carte, découvrez lesquelles au sein de notre...
Pour être un escroc, il faut avoir du culot. C'est le cas de ce Marseillais de 41 ans qui se faisait passer pour un agent EDF auprès de personnes âgées, raconte Mathilde Ceilles , correspondante du Figaro dans la cité phocéenne.
Il faut dire que l'homme avait du bagout et un certain savoir-faire. Patrick Mathouillet, major de police à la division de la criminalité organisée des Bouches-du-Rhône, apprend au quotidien qu'il était "ancien ramoneur lui-même. Il avait un discours rôdé."
Pas question ici d'incriminer la profession. Mais d'insister sur le fait que l'arnaqueur avait le contact client "facile." C'est sans doute pour cela qu'il a choisi la cible la plus vulnérable. Des retraités de 80 à 90 ans.
Faux agent EDF : "Je me suis fait avoir comme un bleu"
Une victime, habitant le quartier de la Valbarelle, dans l’est de Marseille, a accepté de narrer sa mésaventure. Joseph a bientôt 81 ans (le prénom a été changé précise Le Figaro). Après avoir été charmé par la "bonhomie contagieuse " du personnage, "quelqu'un de très sympathique", il admet : "Il parlait bien. J’étais confiant. On a discuté bien cinq minutes. Il m’a même dit qu’il avait la même horloge que moi. Je me suis fait avoir comme un bleu."
La méthode employée est simple : le quadragénaire sonne à la porte du vieil homme, se faisant passer, donc, pour un agent EDF. Sous prétexte de travaux qu'il aurait effectués dans l'immeuble, il demande à contrôler la hotte de la cuisine, puis réclame un paiement de 30 euros (une somme volontairement basse pour ne pas attirer les soupçons) pour cette intervention. C'est là que le dépouillement du compte en banque démarre.
Il enregistre les numéros des cartes de crédit sur son téléphone
Joseph reprend son récit, rapporté par le quotidien. La somme est d'abord demandée en espèces, mais l'octogénaire n'en dispose pas. Pas grave pour nore faux agent EDF, puisqu'il prétend accepter les paiements par carte. "Alors je suis allé chercher ma carte bleue dans le tiroir", poursuit-il.
L'escroc lui présente alors son téléphone portable pour que sa proie, qui croit avoir affaire à un vrai terminal, tape son code. "Il appuyait ensuite sur la touche 'appel' pour pouvoir enregistrer le code", rapporte le brigadier-chef Cédric Touhami, lui aussi de la division de la criminalité organisée des Bouches-du-Rhône.
Mais le code ne suffit pas. Il faut avoir la carte pour pouvoir retirer de l'agent. "Il m’a demandé d’aller chercher une facture EDF récente", raconte le vieil homme. Evidemment, le temps qu'il quitte la pièce et revienne, la carte est subtilisée. Joseph ne s'en aperçoit que le soir. "Mon cœur s’est mis à palpiter." Et il y a de quoi : 1 000 euros ont déjà disparu de son compte. "Heureusement, mon beau-fils a pu me prêter cet argent pour que je rembourse mes crédits." Il va ensuite porter plainte, ce qui va demêler l'affaire.
Il encaisse près de 12 000 euros avant d'être interpellé et condamné
Chez les enquêteurs, qui ont des cas similaires à résoudre, principalement dans les quartier est, ça fait "tilt". Ils recoupent leurs informations et identifient une dizaine de victimes en tout. Comme cette femme âgée qui s'est fait dérober 2 700 euros cachés dans une enveloppe. Le préjudice total des vols est estimé à près de 12 000 euros.
Déjà condamné pour les mêmes faits en 2016 à 3 ans de prison ferme, il a été interpellé chez lui lundi 16 décembre dans le XI e arrondissement de Marseille. La même peine a été à nouveau prononcée, plus 1 an avec sursis.
La police alerte les habitants de la ville et du département, où ce mode opératoire est en augmentation. Elle recommande aux personnes âgées de "vérifier la véracité de ces venues auprès de l’organisme dont ils se revendiquent", se renseigner auprès du syndic ou des voisins, et surtout de "systématiquement exiger une carte professionnelle ou un justificatif d’intervention"