De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Voilà plus d'un mois que le jeune Emile, 2 ans, a disparu sans laisser de traces le 8 juillet au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), commune de résidence de ses grands-parents. Un mois d'un ratissage millimétré du territoire de la commune, d'investigations dans les maisons de la commune, de battues citoyennes, de survols de drones au dessus du hameau, et de mobilisation des équipes cynophiles. Au total, "97 hectares de champs, de bois ou de terrains escarpés ont été minutieusement scrutés", d’après une déclaration du procureur de Digne-les-Bains, Rémy Avon, faite mi-juillet. Une des plus importantes opérations de ratissage judiciaire jamais conduite en France. Pour la famille l'inquiétude a laissé place à la panique, la panique au chagrin. Emile s'est envolé, et les chances de le retrouver en vie diminuent au fil des jours. L undi 7 août, les parents du jeune garçon se sont constitués partie civile, afin d'avoir accès au dossier par l'intermédiaire de leur avocat et être informés du déroulement de la procédure.
Une affaire "complexe"
L'enfant s'est-il perdu avant de chuter dans une ravine sur ce territoire escarpé, a-t-il été renversé par une voiture, a-t-il été enlevé ? Il semble en tout cas qu'Emile soit sorti par lui-même du jardin des grands-parents, selon un témoin qui affirme l'avoir vu se balader seul dans une ruelle du hameau. La suite de l'histoire demeure un mystère. Durant ces semaines, les enquêteurs ont envisagés toutes les hypothèses pour parvenir à une explication sur cette affaire "complexe", de l'aveu même du procureur de Digne-les-Bains. Mi-juillet, "toutes les pistes restaient envisagées", mais les enquêteurs ont pu écarter certains éléments étudiés dans les premiers jours de l'affaire.
La piste de l'incendie criminel en 2019
Un temps examinée par les enquêteurs : la piste d'un lien entre la disparition du jeune garçon et un incendie criminel en 2019. Cette année-là plusieurs habitations du hameau visin du Boulard avaient été incendiées, dont celle de l'arrière-grand-mère d'Émile. L’enquête a démontré que le feu était d’origine criminelle après la découverte de "plusieurs systèmes de mise à feu" dans les bâtiments détruits. Les affiliations à droite de la famille d'Emile ont un temps été évoquées pour expliquer le geste criminel. En serait-il de même pour la disparition du garçon ? "F orcément, le fait que cette famille semble avoir été visée par des incendies criminels oblige à s’y intéresser", expliquait une source proche de l'enquête au Parisien en juillet. Mais selon une autre source citée en août par BFMTV, la piste n'a rien donné et aucun lien entre les deux affaires n'a pu être établi.
Une dalle en béton suspecte
Autre élément sur lequel les enquêteurs se sont penchés : une dalle en béton, coulée au moment de la disparition d'Emile dans le prolongement d'une bergerie du Vernet récemment vendue et que les nouveaux propriétaires voulaient étendre. Les gendarmes ont fait détruire la dalle, suspectant une dissimulation du corps du jeune garçon dans ou sous le béton. Dessous, se trouvait un morceau de polystyrène manifestement oublié lors de la construction de la dalle, mais aucune trace du disparu.
Un homme poursuivi pour atteinte sexuelle sur mineur
Enfin le doute a un temps plané sur un homme poursuivi par la justice pour atteinte sexuelle sur mineur et corruption de mineur, dont la maison familiale est proche du Vernet. Interpellé par les policiers de Gap, l’individu avait été présenté devant le parquet de Gap le mardi 1er août dernier. "Il était placé sous contrôle judiciaire jusqu’à son procès qui devrait se tenir le 30 novembre", confirme Florent Crouhy, le procureur de la République de Gap, auprès de BFM DICI. L’individu a mis fin à ses jours. Le lien avec Emile a rapidement été mis de côté par les enquêteurs. "Son téléphone bornait loin du Vernet au moment de la disparition", selon un policier à BFM DICI.
Le "temps long" de l'enquête est désormais arrivé : la section de recherche de la gendarmerie doit analyser les emplois du temps, photos, bornages téléphonique, auditions récoltés... Un temps infini pour les proches du petit disparu.