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La disparition d’une petite fille en vacances
Nous sommes le 3 mai 2007. Kate et Gerry McCann, un couple de Britanniques, sont en vacances en Algarve, au sud du Portugal, avec leurs trois enfants. Dans la soirée, le couple couche les enfants et va dîner avec des amis dans un restaurant situé à une centaine de mètres de leur bungalow. Le père, Gerry, va voir ses enfants à 21 h pour vérifier qu’ils dorment bien. Il ne voit rien d’anormal. Plus tard dans la soirée, vers 21 h 45, le couple rentre du restaurant et trouve le lit de leur fille aînée, Maddie, 4 ans, vide. Les fenêtres sont grandes ouvertes. Les parents appellent la police. Ainsi débute l’enquête sur la disparition d’enfant qui deviendra la plus médiatisée de la décennie.
Une enquête bâclée ?
findmadeleine.com, un site consacré à Maddie, permettant de lever des fonds pour financer l’enquête sur la disparition de la fillette.
Aujourd'hui, 11 ans plus tard, Maddie reste introuvable. La disparition de la petite fille ayant eu lieu au Portugal, c’est la police portugaise qui est chargée de l’enquête. Une enquête officiellement close en juillet 2008. Suite à la clôture de l’enquête, la police portugaise a vivement été critiquée, en particulier par les parents de la fillette. Ces derniers ont eu accès, en mars 2010, au rapport d'enquête de 2 000 pages sur la disparition de leur fille. Ils accusent les policiers d’avoir négligé des éléments qui auraient pu faire avancer l’affaire, comme des signalements de personnes pensant avoir vu Maddie et dont les témoignages n’ont pas fait l’objet de recherches. "Je n'ai pas le sentiment qu'on nous a laissé la chance au Portugal de dire ce que nous savions", a déclaré Kate McCann, la mère de Madeleine, dite “Maddie”. La police britannique prend le relais pour enquêter sur la disparition de Maddie, en vain. Les parents accusent les enquêteurs d’avoir abandonné trop vite : "Aucune police ne recherche plus Madeleine depuis des années," accuse le père de Maddie, qui ajoute que tout nouvel élément ou témoignage "est jugé non pertinent". "C'est inacceptable", conclut-il. Pour que l’enquête continue, les parents de la fillette ont lancé le siteUne affaire aux multiples rebondissements
La disparition de la petite Maddie ayant été très médiatisée, en particulier en Europe, les signalements et témoignages se font nombreux. Ainsi, la fillette aurait été aperçue aux quatre coins du monde : au Canada, en Autriche, en Suède, ou encore, au Maroc où il a d’ailleurs été prouvé que la fillette n’était pas Maddie, mais bien la fille du couple marocain avec qui elle avait été vue... Parmi ces signalements, aucun n’a donné aux enquêteurs une piste sérieuse pour retrouver la fillette disparue. Des touristes anglais et américains auraient même affirmé avoir aperçu Maddie, en juillet 2011, accompagnée par un couple franco-belge... en Inde. Bien que le couple prétend qu’il s’agit bien de leur fille et non de Maddie, la police locale aurait effectué des prélèvements d’ADN afin de déterminer s’il s’agit bien de Madeleine McCann.Les résultats n’ont pas été rendus publics, mais le silence des médias depuis le mois dernier laisse penser qu’il s’agit d’une énième fausse piste.
En 2013, la police britannique ouvre une enquête et se rend sur place, au Portugal, mais sans résultat.
Des pédophiles interrogés
En 2009, la police britannique choisit d’interroger des pédophiles dans le cadre de l’enquête. Deux pédophiles dangereux se trouvent en effet dans la même région que Maddie à l’époque de sa disparition. De plus, l’un d’eux correspond à la description d’un rôdeur aperçu ce soir-là par des témoins près de l’hôtel où séjourne la famille McCann. Leur interrogatoire n’aboutit cependant pas. La même année, Raymond Hewlett, un autre pédophile britannique atteint d’un cancer en phase terminale et qui a résidé, lui aussi, près du lieu où séjourne la famille McCann à l’époque de la disparition de Maddie, avoue sur son lit de mort qu’il sait qui a kidnappé la fillette. Il dit même l’avoir vue deux fois, en donnant une description précise de la petite Madeleine McCann. Selon une lettre qu’il a adressée à son fils, Raymond Hewlett, il dément être responsable de la disparition de Maddie, mais déclare qu’elle a été enlevée par un gang de gitans qui kidnappe des enfants “sur commande” pour de l’argent.
L’affaire Maddie : l’hypothèse qui fait polémique
Si Maddie n’a toujours pas été retrouvée et que les témoignages et signalements vont bon train, une hypothèse fait pourtant planer le doute sur cette affaire d’enlèvement. Gonçalo Amaral est un ancien inspecteur-chef de la police portugaise qui a travaillé sur la disparition de Maddie et en tire une théorie quelque peu troublante. L’ex-policier pointe du doigt la négligence des parents qui sont allés dîner en laissant leurs enfants seuls, et affirme que la fillette serait morte accidentellement suite à l’inattention de ses parents qui auraient ensuite préféré dissimuler le corps de leur fille et faire croire à un enlèvement. Cette théorie a fait l’objet d’un livre, Maddie, L'enquête interdite, publié puis retiré de la vente en 2009 suite à une plainte des parents de Maddie qui ont réclamé 1,2 millions d'euros de dommages et intérêts au policier. La justice portugaise a finalement annulé l’interdiction de l’ouvrage au procès en appel l’année suivante. Kate et Gerry McCann ont eux aussi publié un livre intitulé Madeleine, qu’ils ont choisi de publier le jour du huitième anniversaire de leur fille disparue, le 12 mai 2011. Dans ce livre-témoignage, la mère de Maddie dit vouloir “témoigner de la vérité” en racontant sa version de l’histoire ainsi que sa douloureuse expérience de mère d’enfant disparu. La sortie du livre, dont les bénéfices vont alimenter le fonds finançant la recherche de Maddie, a été l’occasion pour les parents de lancer un appel à David Cameron, afin de demander au Premier ministre britannique un nouvel examen détaillé du dossier. Une affaire à suivre...