Disparition de Lina : la culpabilité du suspect se préciseabacapress
De nouvelles révélations ont été publiées hier concernant Samuel Gonin, principal suspect dans la disparition de Lina le 23 septembre 2023. Les preuves semblent de plus en plus accabler l'homme de 43 ans qui s'est suicidé le 10 juillet dernier à son domicile de Besançon.

L'information choc et exclusive provient de l'Est Républicain, qui a publié jeudi 15 août deux captures tirées des images de vidéosurveillance d'une station-service proche de Besançon. Cette vidéo a été prise le 21 septembre 2023, l'avant-veille de la disparition de Lina entre son domicile de Plaine et la gare de Saint-Blaise La Roche-PoutayOn y voit le principal suspect Samuel Gonin, qui vivait dans la préfecture du Doubs avant de se suicider à son domicile le 10 juillet dernier, faire le plein de la Ford Puma volée dans laquelle l'ADN de l'adolescente a été retrouvé deux semaines plus tard. 

Disparition de Lina : la vidéo était dans les mains des gendarmes depuis... un an !

Cette preuve supplémentaire de l'implication de Samuel Gonin est accablante. Elle renforce de plus la réputation de voleur de cet homme psychologiquement instable de 43 ans :après avoir fait le plein d'essence, il s'est enfui de la station-service sans payer. Un comportement qui n'étonne pas les enquêteurs vu le profil maintenant connu du suspect.

Mais ce fait met en lumière un gros dysfontionnement de l'institution, nous apprend l'Est Républicain. D'après le quotidien, le 25 août 2023 déjà, une première plainte est déposée à la gendarmerie locale. Le gérant de la station-service Avia décrit un homme vêtu d'un polo faire le plein d'un véhicule immatriculé en Allemagne et s'enfuir sans payer.Grâce aux images de vidéosurveillance, les gendarmes identifient la plaque mais cela ne leur permet pas d'aller plus loin

Le manège recommence le 21 septembre comme évoqué plus haut, jour où est prise la vidéo. Une nouvelle plainte est déposée,sans pourvoir relier le véhicule au suspect. Rien ne s'était toutefois encore passéPuis, une dernière fois, le 19 décembre. Cette fois, un employé le reconnaît et tente de l'empêcher de quitter la station, scène là aussi prise en vidéo. Mais Samuel Gonin parvient de nouveau à s'échapper et une troisième plainte est déposée, toujours sans possibilté de relier l'homme au véhicule.

Vidéo du jour

Depuis un an donc, la gendarmerie du Doubs disposait d'un dossier avec des images de la voiture, enfermé dans un tiroir. Aucun enquêteur local n'avait fait le lien avec la Ford Puma qui avait été localisée près des lieux de la disparition.

Disparition de Lina : les gendarmes avaient le suspect entre les mains

Identifiée au printemps 2024 par la section de recherche de Strasbourg, qui a reconstitué sa plaque d'immatriculation "EM PG 150", la voiture volée par Samuel Gonin où a été découvert l'ADN de Lina était consignée dans une fourrière de l'Aude.

C'est un témoignage d'un habitant de Plaine, notamment, qui a aidé à sa découverte et sa saisie in extremis, alors qu'elle devait repartir outre-Rhin, toujours d'après l'Est-Républicain: "Elle est passée dans une voiture bleue. Souriante, elle m’a fait coucou depuis le coin du mur. Vraiment pas de problème". 

Ce témoin n'avait pas bien vu le conducteur à cause du soleil mais cru avoir apercevoir "un homme brun avec une barbiche noire." Même si les enquêteurs n'avaient pas encore fait un lien indiscutable avec Samuel Gonin, on peut penser que les gendarmes du Doubs étaient au courant qu'une Ford Puma était recherchée et qu'ils auraient pu communiquer leur dossier à leurs confrères. Certes, le mal était déjà fait, puisqu'il y a peu d'espoir de retrouver Lina vivante, mais un temps précieux aurait été gagné.

Savoir que Samuel Gonin avait été filmé fin 2023 rend encore plus rageant de savoir que le 6 janvier 2024, suite à un refus d'obtempérer consécutif à une tentative de contrôle d'identité de la part de deux motards des douanes, il avait été arrêté à Sigeant... dans l'Aude.

Il a expliqué aux douaniers avoir acheté la Ford Puma à un SDF pour 100 euros à Besançon. Un mensonge de plus, une preuve de plus. Il avait été suite à ces faits condamné à 15 mois de prison avec sursis probatoire.