Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
- 1 - Expérience de mort imminente : "Je me retrouve en dehors de la scène de l’accident"
- 2 - Expérience de mort imminente : "J’ai vu le film de la rencontre de mes parents"
- 3 - Expérience de mort imminente : "Je suis en train de vivre les émotions de mon père"
- 4 - Expérience de mort imminente : "J’ai oublié ce qu'il m’est arrivé"
Elle a frôlé la mort d’assez prêt pour pouvoir témoigner de ce qu’elle a ressenti. Christine Clémino-Naéglé a vécu pendant son adolescence ce qu’on appelle une expérience de mort imminente (EMI). Cette dernière a été médiatisée dans les années 1970 par un psychiatre américain, qui recueillait alors les témoignages de personnes sorties du coma. Depuis, certains y croient, d’autres pas, mais ceux qui l’ont vécue ne peuvent pas l’oublier. L’expérience de Christine Clémino-Naéglé a débuté avec son acte de suicide, qui l’a emmenée dans un voyage qui a, par la suite, bouleversé sa vie. Voici son témoignage.
"Dès mon plus jeune âge, je ne me suis jamais sentie à ma bonne place dans cette société. Je ne me sentais pas à l’aise, j’ai assisté à des scènes que je n’aurais pas dû voir. Je posais des questions insolites à mes parents, je me demandais à quoi servait la vie, pourquoi on était là, ce qu’était la mort. Des questions profondes auxquelles mes parents n’attachaient pas d’importance et auxquelles ils ne savaient pas répondre. Le fait d’avoir subi des attouchements sexuels par deux membres de ma famille ont fait que je me suis renfermée sur moi-même et sentie mal dans mon corps. Je ne pouvais pas en parler parce que ma mère était maniaco-dépressive, certainement très bousculée par sa propre enfance, du coup je n’ai pas osé en parler à ma famille et encore moins à mes parents, pour ne pas déranger".
Expérience de mort imminente : "Je me retrouve en dehors de la scène de l’accident"
À 15 ans, sa mère décédée, Christine Clémino-Naéglé songe au suicide. "Ça s’est passé en cours de mathématiques, j’étais révoltée contre le système scolaire, tout m’énervait, tout me dégoûtait. Je me suis levée, j’ai quitté la salle et personne ne m’a retenue. Je me suis dirigée vers un bâtiment, au troisième ou quatrième étage, je ne sais plus. Quand je montais les marches, mon état de conscience était déjà modifié, j’étais très sereine et je savais que ça allait bien se passer pour moi, car j’allais quitter ce corps que je n’appréciais pas forcément."
"Lors de la chute, je ne ressens pas le choc physique au sol, je n’ai aucune douleur. Je suis complètement sereine, déjà dans un état de béatitude totale et je me retrouve en dehors de la scène de l’accident. Je suis un peu dans un espace en noir et blanc, j’observe une scène où il y a un corps par terre, je ne reconnais pas que c’est moi, je vois des personnes qui s’affolent et qui crient : je me demande pourquoi ils s’affolent si je vais bien. Une ambulance rentre par le portail et je distingue tout ce qu’il se passe. Mon père arrive à pied, discute avec les ambulanciers et je peux suivre la conversation."
Elle suit alors l’ambulance jusqu'à l'hôpital, toujours au-dessus de son corps, dont elle est détachée. "Je me suis vue dans la salle d’opération, je n’ai pas fait attention que le corps était le mien, il était cassé en mille morceaux. J’ai vu deux chirurgiens debout, l’un travaillait sur le haut du corps, au niveau du dos et l’autre au niveau des pieds. Des compresses de sang tombent, je ne veux pas voir ça."
Le moment d’après, Christine Clémino-Naéglé tombe dans le fameux tunnel.
Expérience de mort imminente : "J’ai vu le film de la rencontre de mes parents"
"Ce n’est pas très clair dans ma mémoire, je ne sais pas si je suis tombée dans le tunnel tout de suite après ma chute, si c’était avant de prendre l’ambulance ou après avoir vu les chirurgiens. Ce tunnel m’aspire tout de suite, très vite, et je suis contente, je sais alors que j’ai changé d’état. Je suis contente car j’ai réussi mon geste et c’était ce que je voulais, j’allais vers la mort, donc j’étais contente. C’était un tunnel sans paroi déterminée, il était gris, avec des bruits assourdissants. Et puis ça s’accélère, à ce moment-là je commence à avoir peur, j’ai envie de freiner : je me dis que j’ai fait une erreur, que je ne veux pas, je regrette déjà l’acte de suicide. Finalement, je me laisse porter et j’arrive dans un endroit, un espace infini qui n’est pas fermé. Un point lumineux me subjugue, je suis ébahie tellement c’est beau, il descend au fur et à mesure vers moi et ça éclaire cet espace, c’est déjà amour, c’est vivant, ça éclaire l’espace d’une manière tellement brillante et sereine que ça me met en joie."
"Ensuite, il y a un être de lumière qui apparaît devant moi : c’est la perfection totale, la confiance pure, c’est moi, mais débarrassée de toutes les impuretés émotionnelles, tous les miasmes de l’esprit. Je pose des questions tout de suite et, aussitôt que je la formule, j’ai la réponse. On me demande ce que je fais là, je réponds que je ne veux plus continuer à vivre cette vie humaine, parce que c’est souffrance pour moi et que je ne trouve pas de solution, je n’arrive pas à être heureuse. Je dis que je veux apprendre et cet être de lumière me montre la rencontre de mes parents : je vois le film de leur rencontre. C’est d’une telle réalité que c’est bouleversant, je vois la rencontre énergétique, j’assiste en même temps à la division des cellules embryonnaires. Je vois le film où ma mère est enceinte, elle me porte dans ses bras. Ensuite, on m’emmène à une vitesse folle en dehors de l’espace et je vois la planète bleue. Je me retrouve dans le cosmos et je traverse des trous noirs, des univers multiples. A ce moment-là, j’ai la connaissance du réchauffement climatique alors que je ne l’ai pas appris à l’école et que j’apprendrais six mois plus tard."
A ce moment-là, Christine Clémino-Naéglé n’a qu’une seule envie : retrouver sa mère, qui est décédée.
Expérience de mort imminente : "Je suis en train de vivre les émotions de mon père"
"On m’emmène dans un jardin lumineux, où je découvre que toutes les parties de la nature sont en nous. Quand je reviens à nouveau dans la luminosité, je demande ce qu’est devenue ma mère après la mort de son corps physique. Au moment où je ne m’y attends pas trop, la présence de ma mère arrive, elle sort de la blancheur, elle est une présence magnifique : je reconnais son amour maternel. Je lui dis d’approcher, qu’on va se mélanger et qu’on va créer une énergie pure. Et elle me fait un signe de ‘stop’. Et là, l’expérience négative commence : elle va en arrière, elle se dissout et je commence à me mettre en colère. En colère après elle, après la vie, après le destin, après moi-même et je tombe dans une noirceur, un gouffre sans fin horriblement inquiétant et traumatisant. Dans cette noirceur, il y a des corps gluants de sang et de haine qui s’entremêlent les uns aux autres, parce qu’ils n’arrivent pas à sortir de leur souffrance et de leur propre haine. Ils essaient de m’attraper, de me dissoudre. Je sais que si je me laisse faire je ne m’en sortirai jamais donc je décide de me battre avec la force de l’esprit."
"Je comprends alors qu’il faut que je retourne dans ce corps. Je me retrouve dans la chambre d’hôpital, je suis en haut, dans un coin du plafond. Je vois un homme assis sur une chaise qui donne la main à une fille complètement cassée, avec les cheveux sales. Il y a du bruit dans la chambre, il y a une machine en haut de la tête de cette fille, il y a des courbes de température… Je m’approche de la main et je regarde tout le relief de la peau, tout l’épiderme, je vois les ongles sales, je reconnais mon père. J’ai tout de suite beaucoup d’amour pour lui et il me faut quelques instants pour me souvenir que c’est moi qui lui ai provoqué ce chagrin énorme et cette tristesse. Je lui parle par télépathie, je lui dis que je regrette mais il ne m’entend pas et ça m’agace légèrement. Je rentre dans son crâne, je l’incorpore et je deviens lui, j’ai tout son parcours de vie. J’ai sa mission de vie et sa souffrance du moment, je suis en train de vivre les émotions de mon père. Je sors de lui et là je reviens dans mon corps, sur le côté droit, au niveau de la hanche. Toutes les machines se mettent à biper."
L'exéprience de mort imminente est terminée. Clémino-Naéglé sort du coma après cinq jours. Pendant deux décennies, elle ne parlera pas de l’expérience qu’elle vient de vivre, jusqu’à ce que cette dernière la dépasse.
Expérience de mort imminente : "J’ai oublié ce qu'il m’est arrivé"
"Le retour à la réalité a été très difficile. Quelques jours après, j’ai appris par hasard que j’étais paralysée, je ne pouvais pas le croire. Je me suis retrouvée en fauteuil roulant, j’ai vécu un an en centre de rééducation. Il m’a fallu beaucoup d’isolement, de solitude car je voulais me concentrer sur moi-même. Je restais dans ma chambre et je visualisais l’intérieur de mon corps, je stimulais par la force de l’esprit mes os et mes organes. Ca a fonctionné : je suis sortie du centre en béquilles mais je n’étais plus paralysée, j’ai déjoué le diagnostic. Je suis rentrée chez moi et j’ai fait ma vie. Personne n’a cherché à comprendre. J’ai fait des études, je suis allée à l’université, j’ai fait des études de sociologie. J’ai occulté mon expérience tout de suite après mon accident. Je me suis mariée, j’ai eu des enfants mais le bonheur en lui-même n’était pas présent à 100%, je me disais qu’il me manquait quelque chose alors que j’avais tout."
"J’avais une part de moi-même qui n’avait pas été révélée, c’était ce secret que j’avais occulté et qui a ressurgi lors d’une période d’hypnose, alors que je ne me sentais pas bien. Quand l’expérience a ressurgi, le thérapeute m’a dit que c’était une expérience de mort imminente (EMI). A ce moment-là j’ai compris et j’étais soulagée de ne pas être seule. Les EMI se produisent dans toutes les cultures du monde, toutes les sociétés. A partir de là, un changement réel de vie s’est opéré : assistante maternelle depuis dix ans, j’ai voulu me tourner vers les adultes. J’ai donc choisi une formation scientifique, la seule en France de bien être qui est labellisée : la reikiologie. C’est une marque commerciale, protégée d’un point de vue juridique et il y a un savoir-faire professionnel, avec de vraies compétences métier, qui sont reconnues. Mon métier fait partie des sciences humaines. Désormais, j’ai mon cabinet de reikiologie et ma spécialisation me permet d’accompagner les personnes en souffrance psychologique réactionnelle : les personnes en burn out, en dépression, qui sont suicidaires. J’accompagne aussi les gens en fin de vie pour calmer les angoisses".
Christine Clémino-Naéglé l’affirme, elle n’a plus peur de la mort, elle n’a plus d’envie suicidaire et elle est complètement rassurée. Elle partage également son expérience de mort imminente avec d’autres, en organisant des groupes de partage d’expérience.