Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a dévoilé, dans un entretien donné à Ouest-France, les modalités de paiement de la prime de Noël...
Notre modèle de solidarité intergénérationnel est en voie de transformation imminente. Après avoir abandonné le projet de la réforme mère durant la crise sanitaire, le gouvernement planche de nouveau sur la phase 2 du projet tant controversé et rejeté par une part importante des Français. L’ancienne version, jugée "très ambitieuse", "extrêmement complexe" et "porteuse d’inquiétudes", par Emmanuel Macron lui-même, est ainsi largement revue. "Il faut le reconnaître, être lucide sur la manière dont le pays l’a vécue… La faire maintenant, ce ne serait ne pas prendre en compte le fait qu’il y a déjà beaucoup de peurs", a-t-il reconnu début juin devant la presse à Martel, dans le Lot.
Pourtant, elle pourrait entrer en vigueur avant la fin du quinquennat. Bruno Le Maire, a d’ailleurs récemment considéré que la France en avait besoin "pour que [le] système de retraites par répartition soit financièrement viable". Le locataire de Bercy ne cesse en effet de plaider pour la mise en place du nouveau régime prochainement. Et, ce, malgré la crise économique et sociale. Selon sa "conviction", elle est une "priorité absolue". "Il faut regarder quand et comment nous pouvons l’engager", déclarait-il déjà en décembre 2020, sur Franceinfo."C’est au président de la République et à lui seul de décider du calendrier, mais les faits sont têtus, vous ne pouvez avoir un régime des retraites qui reste déficitaire pendant des décennies jusqu’en 2045, sinon ce sont les retraites de nos enfants, pour reprendre l’expression de Jean-Luc Mélenchon, que vous menacez, que vous mettez en péril", a-t-il pointé.
Réforme des retraites 2022 : le calendrier se précise
Ce mardi 29 juin, sur Cnews, le ministre de l'Économie s’est d’ailleurs dit favorable à un recul prochain de l'âge de départ à la retraite. Selon lui, il ne faut pas "remettre à demain ce qu'on peut faire aujourd'hui". "Moi je donne mes convictions, je suis favorable (à un relèvement de l'âge de départ, Ndlr) parce que c'est l'intérêt des Français et l’intérêt de la France que tout le monde, globalement, que notre pays, travaille davantage."
Si, d’après Bruno Le Maire, "il n'y a que le président de la République qui peut évaluer cela", selon Les Echos, certains membres de l'exécutif préconise de repousser l’âge légal de départ à 64 ans, contre 62 actuellement. Et ce, avant la prochaine élection présidentielle, pour une entrée en vigueur après le scrutin. Pourquoi une telle précipitation ? Qui seraient les premiers concernés ?
Recul de l’âge de départ : un moyen de redorer l’image de réformateur du président
D’après les informations des Echos, la défaite encaissée aux élections régionales, ne serait pas étrangère à cette recommandation d’accélération. En effet, le recul de l’âge légal de départ à la retraite peut-être un moyen pour Emmanuel Macron de redorer son image de réformateur ; même si la mesure ne serait appliquée qu’après l’élection présidentielle.
Les partisans de la réforme, dont Bruno Le Maire, Sébastien Lecornu et Alexis Kohler font partie, envisagent d’inscrire la mesure dans le budget de la Sécurité sociale de 2022.
Quelles sont les générations qui devraient ainsi être lésées ?
Réforme des retraites 2020 : les générations pénalisées par le recul de l’âge légal
Le report progressif de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans dès 2022 pourrait pénaliser de nombreux pré-retraités. La réforme concernerait en effet la génération née en 1961, puisque l’âge légal passerait à 62 ans et demi dès 2022-2023. L’ouverture des droits serait ensuite décalée de six mois pour chacune des trois générations suivantes. Ainsi, les actifs nés en 1964, partiraient à 64 ans en 2028-2029.
Le rendement de la réforme est estimé à 14 milliards d’euros en 2026. La suppression des régimes spéciaux n’est par ailleurs, pour l’heure, pas au programme.