De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Les personnes nées avant 1975, ne seront pas concernées par la réforme des retraites. Cela signifie-t-il pour autant qu’ils échapperont à l’ensemble des mesures présentées par Edouard Philippe ? Pas vraiment. En cause, le fameux âge d'équilibre. Car, faute d’accord plus favorable trouvé par la nouvelle gouvernance du futur régime, cet âge pivot pourrait être fixé à 62 ans et 4 mois à compter du 1er janvier 2022. Il augmentera ensuite de quatre mois par an, pour atteindre 64 ans en 2027 pour la génération née en 1965, rappelle Le Monde.
Ainsi, la plupart des salariés nés en 1960 (et après) seront touchés par la mise en place de cette mesure. Ce sont d’ailleurs ses effets qui ont provoqué la colère du leader de la CFDT, Laurent Berger, qui appelle depuis à la mobilisation, note l’Express.
Age pivot : il faudra travailler plus longtemps pour échapper au malus
A compter du 1er janvier 2022, il sera nécessaire de travailler plus longtemps pour partir sans malus. De ce fait, les salariés nés en 1960, devront attendre d'avoir 62 ans et quatre mois avec l’ensemble de leurs trimestres pour éviter cette pénalité de 1,25% sur leur retraite de base.
Ceux qui préfèreraient partir à la retraite avant cet âge d’équilibre, se verraient en revanche appliquer un malus, définitif et non temporaire comme l’a indiqué, par erreur, Sibeth Ndaye sur France Inter, le 12 novembre dernier. Son taux serait de 5% par an en 2027. "Le gouvernement n’a pas précisé si ce malus va s’appliquer à tous les assurés, quelle que soit leur durée d’assurance, ou uniquement à ceux qui ont la durée d’assurance requise pour le taux plein, à l’instar de ce qui existe actuellement dans le régime Agirc/Arrco. S’il devait s’appliquer à tous les futurs retraités, ce serait la double peine pour ceux qui n’ont pas la durée d’assurance requise. En plus de la décote de 1,25 % calculée en fonction du nombre de trimestres manquants, ils subiraient le malus de 5 % par an, s’ils partent avant l’âge pivot. Comme cela paraît peu vraisemblable, on peut supposer que le nouveau malus ne s’appliquera qu’à ceux qui ont le taux plein", explique Dominique Prévert, associé chez Optimaretraite.
Age pivot : différents malus ?
En 2027, ce malus serait de 10% pour ceux qui partiront en retraite à 62 ans, avec tous leurs trimestres, au lieu de 64 ans. Si les règles ne changent pas d’ici cette date, ils supporteront également le malus temporaire de 10% sur leur retraite complémentaire Agirc/Arcco.
Ne serait-il donc pas plus avantageux de partir en retraite sans avoir la durée d’assurance requise pour le taux plein ? Dominique Prévert se pose la question : "En 2027, une personne partant à 62 ans avec un trimestre de moins se verra appliquer une décote de 1,25 % au lieu du malus de 10 % sur sa retraite de base et un abattement de 1% sur sa retraite complémentaire Agirc/Arcco au lieu du malus temporaire de 10%. Ce qui serait complètement absurde."