Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
La piste d’un autre homme a-t-elle été assez explorée par les gendarmes ? C’est la question que posent les trois avocats de Cédric Jubillar, mis en examen pour "homicide volontaire sur conjoint" après la disparition de sa femme il y a maintenant huit mois. Depuis le 16 décembre 2020, les gendarmes cherchent à savoir ce qui est arrivé à la jeune mère de famille, qui n’a toujours pas été retrouvée.
Affaire Jubillar : les étranges aveux d'un inconnu
Après six mois d’investigations, les enquêteurs ont finalement arrêté son mari, penchant définitivement pour la thèse d’un crime conjugal. Le couple, qui rencontrait des difficultés, était sur le point de se séparer et Delphine Jubillar allait refaire sa vie avec un autre homme, rencontré sur Internet. Son départ à venir est-il un mobile suffisant ? Me Jean-Baptiste Alary, qui conseille Cédric Jubillar depuis la disparition de sa femme, a expliqué à plusieurs reprises que certaines autres pistes n’avaient pas été assez exploitées par les enquêteurs.
Interrogé par Midi Libre, l’avocat revient longuement sur les aveux d’un homme, qui a confessé par message avoir joué un rôle dans la disparition de la jeune femme. Cet homme avait envoyé des SMS à son ex-compagne dans lesquels il évoquait en détail son passage à l’acte. Interrogé par les enquêteurs, il a finalement été mis hors de cause, car disposant d’un alibi pour le soir du 15 au 16 décembre 2020. Alors qu’on pensait cette piste refermée, Me Jean-Baptiste Alary dévoile pour la première fois le contenu des messages envoyés par cet homme.
Affaire Jubillar : "Elle est morte et je l'ai enterrée dans le travers"
Neuf jours après la disparition de Delphine Jubillar, un homme s’est accusé du meurtre par message. Dans une série de SMS envoyés à sa compagne, cités par Me Alary auprès de Midi Libre, il écrit : "J’ai bien tué Delphine, car elle était en couple et qu’elle n’a pas voulu quitter son mari et ses enfants pour moi. On s’est vus, on s’est disputés, je suis sorti de mes gonds, je ne me suis pas reconnu. Je l’ai frappé, frappé, frappé. Elle est morte et je l’ai enterrée dans le travers".
Le conseil de Cédric Jubillar rapporte qu’ensuite, seulement quelques heures après ce 25 décembre 2020, il envoie un nouveau message disant : "J’ai tué une femme, je m’en veux, c’est dur à porter, elle travaillait à CCB de nuit. Elle n’a pas voulu quitter son mari pour moi. Je l’ai tuée".
Puis vient un dernier message disant : "Je ne suis pas fier. Je vais mettre des fleurs sur son corps". Véritables aveux ou fausse accusation ? Les gendarmes ont penché pour la seconde option, ce que regrette Jean-Baptiste Alary…
Affaire Jubillar : "Son alibi n'a pas été vérifié"
La destinataire de ces messages, l’ancienne compagne de l’homme, a immédiatement prévenu les gendarmes. Pourtant, selon ce qu’explique Me Alary à Midi Libre, ces derniers "ne l’ont auditionnée qu’un mois et demi plus tard, deux fois".
"Il a assuré avoir été avec sa nouvelle compagne le soir de la disparition de Delphine et qu’il ne la connaissait pas. Et l’histoire s’est arrêtée-là", ajoute-t-il, avant de conclure : "Que je sache son alibi n’a pas été vérifié, ni le bornage de son téléphone. Et aucune autre perquisition n’a eu lieu à son domicile. C’est une piste à creuser".
L’avocat de Cédric Jubillar va plus loin, estimant que les enquêteurs "n’ont travaillé que dans l’unique objectif monomaniaque de la culpabilité du mari" et qu’"ils n’ont sérieusement pas écarté le reste". Avec ses deux confrères, il a fait une nouvelle fois appel de la détention de son client.