De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines (Tarn), Delphine Jubillar, une infirmière de 33 ans, disparait soudainement. C’est son mari, Cédric Jubillar, un peintre plaquiste de 33 ans, qui signale à la gendarmerie que Delphine ne serait jamais rentrée de sa promenade nocturne. Rapidement, les enquêteurs s’orientent vers la piste criminelle, car Delphine, maman de deux jeunes enfants, était une femme épanouie et n’avait, en apparence du moins, aucune raison de vouloir tout quitter.
Cédric Jubillar ne cesse de faire parler de lui
En juin 2021, après plusieurs mois d’une enquête fastidieuse, Cédric Jubillar, qui a joué un temps les veux éplorés, est finalement mis en examen pour « meurtre aggravé », à la lumière de plusieurs éléments troublants. Le tarnais n’aurait en effet pas supporté que Delphine souhaite le quitter pour un homme avec qui elle entretenait une relation extraconjugale au moment des faits.
Le peintre plaquiste avait par ailleurs attiré l’attention des médias, et des gendarmes, lorsqu’il s’était mis en avant avec une nouvelle compagne, seulement quelques semaines après la disparition de l’infirmière.
Derrière les barreaux, il continue de faire parler de lui… Mais aussi de clamer son innocence, malgré les glaçantes confessions qu’il aurait faites à un ancien codétenu.
Pendant ce temps, les recherches menées à grande échelle pour retrouver le corps de l’infirmière ne donnent rien.
Plus d’un an après la disparition de Delphine Jubillar, on ignore donc tout ce qui lui est arrivé. Mais certains éléments, mis en évidence par l’enquête au cours des dernières semaines, intriguent de plus en plus.
Aucune trace de sang sur la couette
Dans cette affaire, les actes d’enquête s’enchaînent depuis des mois, mais souvent sans grand succès.
Dernièrement, la police scientifique s’était penchée sur l’analyse de la couette de Delphine Jubillar.
Elle avait été mise sous scellés lorsque que les enquêteurs avaient appris que Cédric Jubillar l’avait lavée, le lendemain de la disparition de sa femme. Pour supprimer d’éventuelles traces de sang ? Visiblement, il n’en est rien. Les résultats des analyses, qui viennent de tomber, sont formels : rien n’a été décelé sur la couette, ni dans l’eau de la machine, qui avait aussi été examinée.
Le mystère demeure donc entier. Mais les gendarmes ne lâchent rien, prêts à tout pour confondre définitivement le peintre plaquiste.
La voiture suspecte
Leur dernière découverte en date : une Peugeot 206 blanche, saisie en décembre chez l’un des amis de Cédric Jubillar, et que les enquêteurs ont tenu à faire analyser minutieusement.
En passant l’habitacle du véhicule au Blustar, un produit révélateur de sang humain, ils ont ainsi pu mettre en évidence pas moins de sept traces de sang. Des cheveux ont également été retrouvés.
Reste à savoir si l’ADN de ces éléments correspond bien à celui de l’infirmière disparue. Les résultats de ces analyses sont attendus le 30 mars, au plus tard.
Une piste soufflée par l’ancien codétenu de Cédric Jubillar
Mais comment les enquêteurs en sont-ils venus à s’intéresser à cette voiture, qui n’appartenait pas au suspect ?
En réalité, ce n’est autre que Marco, l’ancien codétenu du tarnais, qui les aurait mis sur cette piste. Ce dernier avait assuré aux gendarmes avoir reçu, alors qu’ils étaient voisins de cellule, des confidences terribles de Cédric Jubillar. Ce dernier lui aurait notamment raconté qu’il avait tué sa femme avant de cacher son corps dans un endroit « qui a brûlé ».
Mais il aurait aussi parlé à Marco d’une voiture blanche, avec laquelle il aurait transporté le cadavre de Delphine jusqu’aux lieux. « Il m’a dit qu’il n’avait pas utilisé sa propre voiture pour la transporter. Il m’a dit qu’il n’allait pas être assez stupide pour utiliser sa propre voiture », a précisé l’ancien détenu.
Il se serait « servi » de la voiture de son ami
Les enquêteurs vont alors s’intéresser de près aux connaissances de Cédric qui auraient pu lui fournir, volontairement ou non, une voiture blanche.
Ils repèrent très vite un ami du peintre plaquiste, âgé de 30 ans, qui vit lui aussi à Cagnac-les-Mines, et possède justement une Peugeot 306 blanche.
En décembre dernier, cet homme est longuemententendu par les enquêteurs, au même moment où Séverine, la nouvelle compagne de Cédric, est placée en garde à vue pour soupçons de « recel de cadavre ».
Devant les gendarmes, il va assurer n’avoir jamais prêté sciemment sa voiture à Cédric Jubillar. Mais il ajoute : « il venait chez moi quand il le voulait, et rentrait chez moi comme dans un moulin (…) Une fois, il est même rentré alors que je dormais et que j’étais dans mon lit pour me demander des produits stupéfiants ».
Pour les enquêteurs, Cédric Jubillar aurait très bien pu « se servir » chez son ami, s’introduisant chez lui ce soir-là alors qu’il était absent pour subtiliser les clés de sa voiture et prendre son volant.