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Les produits laitiers sont-ils vraiment nos amis pour la vie ? Selon Syndifrais, organisation professionnelle des produits laitiers, les Français consomment en moyenne l'équivalent de 28,6 kilogrammes par an par habitant. Cela représente près de 229 pots de 125 grammes. A cela s'ajoutent les chiffres de l'Insee concernant les yaourts. On compte plus de 170 pots de yaourt par habitant engloutis chaque année, soit 21 kilogrammes.
Sur dix ans, la consommation de yaourt a augmenté de 20 %. Mais cet amour pour ce produit laitier a des conséquences. En effet, cela représente au total 1,95 million de tonnes de yaourt jetées aux ordures. Mais la plupart des emballages ne sont pas recyclés. En effet, d'après nos confrères du Parisien, ces boîtes en plastique sont la plupart du temps composés de polystyrène. Ainsi, plusieurs associations, comme WWF, ont attaqué la filière laitière devant la justice. Cette dernière a alors présenté sa feuille de route pour réduire le taux de plastique dans sa production.
Une filière laitière engagée ?
Du 27 mai au 2 juin 2023, 175 pays étaient réunis à l'Unesco à Paris pour entamer des négociations sur la pollution plastique. Accueillis par Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, et Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, les représentants de chaque pays étaient chargés de trouve r un terrain d'entente concernant la production de ce polluant. Les résultats seront présentés à la prochaine session qui se tiendra en fin d'année au Kenya.
Quatre jours plus tard, le 6 juin dernier, c'est donc au tour de la filière laitière de réagir à son tour en proposant des mesures pour réduire l'utilisation du plastique dans la production de pots pour les produits laitiers. "Sur les 8,2 milliards de pots plastiques produits chaque année par nos adhérents, 83 % sont faits de PS (polystyrène). À ce jour, on peut recycler ce matériau en boucle ouverte, c’est-à-dire qu’on fabrique d’autres choses à partir de ce gisement. Demain, on refera des pots de yaourts à partir de pots de yaourts", a affirmé Muriel Casé, déléguée générale de Syndifrais, au Parisien. Néanmoins, cette promesse semble compromise. En effet, peut-on vraiment se séparer de ce plastique non recyclable ? Mais surtout, dans combien de temps ces mesures pourraient être appliquées ?
Le polystyrène : un vrai pot de colle
Vous avez sûrement déjà aperçu des pots en verre ou en carton dans le rayon frais de votre supermarché. Alors pourquoi ce ne serait pas aussi simple de remplacer le polystyrène ? "Le verre est nettement plus lourd, ce qui veut dire plus de carburant dans les transports, par exemple, il faut le prendre en compte. Attention de ne pas sacrifier l’empreinte environnementale à la lutte contre la pollution plastique", répond Muriel Casé. Plus encore, notre système de consigne en France ne serait pas assez développé pour permettre une transition totale vers le verre.
Une autre raison qui aurait entraîné les industriels à conserver l'utilisation d'un plastique polluant depuis des années n'est autre que la vitesse de production. En effet, la production de pots en polystyrène est de 80 000 par heure, contre 7 200 à 43 200 pour les autres plastiques. Comment les industriels comptent-ils donc réduire ce taux ?
Les solutions envisagées, suffisantes ?
Les industriels ne vont donc pas se débarrasser du polystyrène. A la place, ils visent "une standardisation vers des pots blancs et translucides", explique Muriel Casé. Mais retirer les logos et couleurs des pots, est-ce vraiment suffisant ? D'autres mesures sont envisagées comme l'utilisation des grands formats qui mettraient fin aux pots individuels. "Encore faut-il vérifier que les consommateurs soient prêts car les petits pots donnent aussi une portion calorique individuelle", ajoute Muriel Casé.
Les industriels souhaiteraient également favoriser l'utilisation du carton ou du papier. Ils estiment alors une économie de 1 079 tonnes de polystyrène si 10 % de la production est en carton en 2030. Enfin, en accord avec la loi antigaspi qui impose de réduire le plastique à usage unique, la filière laitière voudrait tester un distributeur de yaourt à boire d'ici 2030.
Pour l'instant, aucune date n'est donc annoncée pour aucune de ces mesures. Il faudra attendre encore quelques années pour que ces propositions soient mises en place ou que les pots individuels disparaissent.