Pénurie d’eau potable : 5 questions pour comprendre la menace qui guette la France
Après l’électricité, c’est une autre ressource indispensable qui risque de venir à manquer dans les prochains mois : l’eau potable. Car les réseaux de traitement et de distribution d’eau consomment beaucoup d’énergie, et notamment, du gaz. Or, l’arrêt des livraisons russes fait craindre une pénurie de la ressource cet hiver, qui impacterait directement les fournisseurs d’eau à l’échelle nationale. A quoi faut-il s’attendre ? Planet fait le point.

L’hiver sera rude. Dans l’Hexagone, on craint une pénurie d’électricité pendant la saison froide qui arrive, et la mise en place, pour y faire face, de délestages tournants.

Mais cette ressource, devenue indispensable au quotidien, n’est pas la seule à être menacée. Depuis plusieurs mois, les autorités élaborent également des scénarios "noirs" concernant… l’eau potable.

Après un été et un début d’automne extrêmement secs, certaines régions souffrent déjà d’un manque d’eau, et ont dû adopter des mesures de restriction, ou de nouveaux modes d’approvisionnement. Par exemple, dans certaines communes, l’eau s’écoulait des robinets avec un débit très faible et les collectivités ont été contraintes de faire livrer des bouteilles d’eau par milliers…

"Ces phénomènes sont plus courants qu’il n’y paraît et ne se limitent plus aux régions ayant une faible pluviométrie", note par ailleurs le Centre d’information sur l’eau.

Dans le sud du Tarn, la menace d’une véritable pénurie d’eau potable plane sur les habitants depuis quelques semaines déjà. Autour de Mazamet, 16 communes sont actuellement en alerte. Elles sont alimentées par les barrages du Pas des Bêtes et des Saints-Peyres, dont les niveaux sont historiquement au plus bas.

Des "délestages électriques sur les services publics d'eau et d'assainissement" à prévoir ?

Et ça n’est pas tout : la crainte d’un manque de gaz, en raison de l’arrêt des livraisons russes via le gazoduc NordStream, pourrait également impacter le secteur de l’eau, qui en consomme beaucoup.

"Ainsi, au plus haut de l'Etat, face au risque de black-out, on envisage des ‘délestages électriques sur les services publics d'eau et d'assainissement’", décrypte le journal La Tribune. Le risque de pénurie d’eau est par ailleurs l'un des quatre principaux risques identifiés par le GIEC en Europe.

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A quoi faut-il vraiment s’attendre dans les mois à venir ? Pourrait-on bientôt vous couper l'eau ? Le point en 5 questions-réponses dans notre diaporama.

Quel est l’état des réserves en eau ?

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Quel est l’état des réserves en eau ?

"L’état des réserves en eau en France est très rassurant : le pays dispose d’une ressource en eau disponible de 193 milliards de m3 par an alors que les besoins en eau du pays s’élèvent à 32 milliards de m3 an", note le site du Centre d’information sur l’eau, sans toutefois dater ces données. 

A noter que selon Les Français consomment 147 litres d'eau par jour en moyenne, dont 6 % seulement pour la boisson et la cuisine. 20 % partent dans les toilettes, 39 % sous la douche, 10 % pour la vaisselle et 20 % pour le linge. 

Quel est l’état des infrastructures ?

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Quel est l’état des infrastructures ?

Pompage, assainissement, distribution… Les infrastructures de l’eau en France sont assez vétustes, et pas assez entretenues. C’est du moins l’avis d’Alain Denis, expert en gestion d’eau. Dans les colonnes de la Tribune, il met en garde contre l’état des canalisations, le remplacement peu fréquent des tuyaux et le risque d'effondrement de certains ponts supportant des canalisations. 

Selon lui, il est impératif que les pouvoirs publics interviennent, avant que la situation ne s’aggrave. 

Le réseau de traitement des eaux pourrait-il souffrir de la crise énergétique ?

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Le réseau de traitement des eaux pourrait-il souffrir de la crise énergétique ?

L’assainissement et la distribution de l’eau potable nécéssitent quantité d'électricité et de gaz. 

"Dans le détail, il faut 1 kilowattheure d'électricité pour produire 1 mètre cube d'eau produit et assaini. Selon les Nations Unies citées par Veolia, 8% de la production mondiale d'énergie électrique est utilisée pour le pompage, le traitement et le transport de l'eau aux différents utilisateurs", explique La Tribune

Nul doute, donc, que le secteur sera impacté au premier chef par la hausse des coûts de l’énergie, et surtout, par les risques de manque de gaz et de tensions sur le réseau électrique. Toutefois, difficile pour l’instant de savoir dans quelle mesure exactement. 

Quelles sont les régions les plus à risque ?

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Quelles sont les régions les plus à risque ?

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