Coronavirus : riz, pâtes... pourquoi vous ne devriez pas trop en stocker ? IllustrationIstock
INTERVIEW. Pour pallier d'éventuelles pénuries ou confinement prolongé, les rayons féculents dans de nombreux supermarchés de France ont été dévalisés. Une grande enseigne, à Lanester, en Bretagne, a même incité début mars les clients à effectuer un stock de riz et de pâtes. La démarche n'est pourtant pas vraiment recommandée. Victoria El Baz, diététicienne nutritionniste à Paris, nous explique pourquoi.
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La "psychose autour du virus", dénoncée par de nombreux internautes, s’étend aux rayons alimentation. Déjà, début mars, un supermarché Leclerc de la ville de Lanester en Bretagne, incitait les clients à faire des provisions de féculents : "Peut-être faut-il stocker des pâtes et du riz ?", pouvait-on lire dans les allées du magasin. 15 palettes ont même été commandées en prévision.

Interrogé par Ouest France, le directeur du magasin explique sa démarche : "Cette fois, si l'épidémie liée au coronavirus se développe, nous avons préféré mettre en tête de rayons des produits types pâte et riz, non-périssables", déclare-t-il. "Il est bien évident que, vu le prix de vente de ces produits de marque repère, notre but n'est pas de faire du chiffre."

Coronavirus : les rayons féculents prix d’assaut

Nombreux sont les consommateurs à avoir eu la même idée. Au sein de différents supermarchés de France, certains rayons ont été dévalisés. Dans les caddies, des stocks, entre autres, de pâtes, riz et huile ont pu être observés, rapporte Le Parisien.

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Est-ce pour autant une bonne initiative ?

Pas vraiment. Premièrement, les grandes enseignes assurent qu’il n’y aura pas de pénurie. Ensuite, comme nous l’indique une nutritionniste, une telle alimentation n’est pas très recommandée à moyen terme. 

"Bien que les pâtes et le riz constituent une bonne base d’alimentation en termes d’énergie intellectuelle et physique, en consommer à tous les repas pendant plusieurs semaines n’est pas bon pour la santé, explique à Planet Victoria El Baz, diététicienne nutritionniste à Paris 19e.

Et d'ajouter : "Les besoins de votre organisme ne se limitent en effet pas aux féculents. Vous manquerez ainsi de vitamines et de protéines. Si vous en prenez, choisissez-les plutôt complets, car riches en fibres. Mais la diversification demeure la base d'une alimentation équilibrée."

Que faudrait-il alors privilégier en cas de confinement ?

Coronavirus : "Préférez les bocaux en verre"

"On peut survivre avec des surgelés et des conserves à une épidémie", assure la spécialiste. "Associez par ailleurs plutôt vos féculents à des légumineuses comme les lentilles, que l’on trouve en bocaux ou en boîtes de conserve", conseille la nutritionniste. "Cela permet de couvrir les besoins journaliers d’acides aminés".

Si pour éviter de sortir, vous provisionnez des denrées sèches, "mieux vaut privilégier les bocaux en verre. Les légumineuses par exemple, comme les haricots verts, rouges, blancs, pois chiches ou lentilles. Certes, ces produits n’ont pas autant de vitamines que dans les fruits et légumes frais mais sont plutôt sains", assure la diététicienne. Les boîtes de sardines, maquereaux et autres cassoulets peuvent aussi permettre de diversifier les repas.

Coronavirus : "Pensez aux surgelés et autres produits secs"

"Je conseille également de prévoir des denrées surgelées qui conservent mieux les vitamines et minéraux. Achetez de la viande ou encore des filets de saumon congelés par exemple", détaille Victoria El Baz.

En cas de confinement, "il est aussi possible de se nourrir avec des produits secs comme les fruits oléagineux : raisins et abricots secs, amandes, noisettes, noix de cajou… Ils apportent fibres et calcium, à défaut de produits laitiers", note-t-elle.

"Pensez également aux bouteilles de lait UHT, qui se conservent dans le temps. La charcuterie comme le pâté ou le saucisson procurent également des protéines. Il ne faut toutefois pas trop en consommer (moins de 250g par semaine)", prévient la nutritionniste.

Toutefois, nul besoin de s’alarmer et de vider les rayons de supermarchés. La pénurie ne devrait pas nous guetter et "l’épidémie devrait certainement se tasser dans les semaines à venir", conclut la diététicienne.