Contrats d’électricité : offres trompeuses, démarchage abusif… Le flop des concurrents d’EDFIllustrationIstock
La libéralisation du marché de l'électricité instaurée en 2007 n'a, selon l'association de consommateurs CLCV, pas bénéficié aux particuliers. Dans une étude publiée ce mercredi 10 mars, elle déclare que ce tournant est un "échec".
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"L’ouverture du marché de l’électricité est un échec qui s’avère nuisible pour le bien-être des consommateurs." Près de 15 ans après sa mise en place, tel est le sombre constat effectué par l’association de consommateurs CLCV. Dans une étude publiée ce mercredi 10 mars, elle assure que "la concurrence n’a apporté aucune innovation et donc aucune rupture de modèle tarifaire. Les opérateurs se contentent de proposer -6 %, avec souvent quelques services en moins, relativement au tarif régulé".

Ils ont aussi, dénonce l’association, "multiplié les démarches pour faire croître ce tarif réglementé", avec pour objectif d’augmenter "leur propre prix". "Notamment, depuis 2019, les mesures visant à garantir la survie de ces opérateurs ("contestabilité") contribuent nettement à la hausse du tarif régulé (syndrome du "pour faire vivre la concurrence augmentons le tarif")", détaille la CLCV.

Concurrents d’EDF : les lacunes des offres alternatives

L’association de consommateurs évoque trois principales lacunes qui ont freiné l’essor des offres alternatives : la dépendance excessive à EDF, le manque d’innovation, ainsi que le démarchage abusif et les offres trompeuses.

Afin de pouvoir casser les prix, les nouveaux acteurs auraient dû jouir de plus d’indépendance, face au fournisseur historique. Or, dans les faits, c’est loin d’être le cas. Leur approvisionnement dépend en effet aux trois quarts du système de l’Arenh, qui leur permet d’obtenir une électricité nucléaire bon marché, auprès du fournisseur historique.

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Second bémol, en quasi 20 ans, rien n’a changé…

Offres alternatives d’énergie : aucune nouveauté permettant d’opérer une rupture

Si les concurrents d’EDF ont mis en place des diversifications secondaires, il n’a y eu aucune nouveauté fondamentale. La plupart proposent seulement des contrats de travaux d’isolation, voulu par l’action publique.

Quant aux offres d’électricité "vertes", elles n’ont pas non plus permis de faire évoluer le marché. Car l’électricité est distribuée par un réseau centralisé. Il est donc Impossible de savoir si l'électricité consommée par un foyer provient d’une source écologique, puisque tous les électrons circulent sans distinction d’origine.

Conclusion, il n’y a pas eu de révolution technologique, ni tarifaire. En revanche, les démarchages abusifs ce sont, eux, multipliés.

Fournisseurs d’énergie : gare aux démarchages abusifs et autres "offres trompeuses"

Le médiateur de l’énergie a lancé l’alerte lors de la publication de son rapport d’activité en 2019 : en 3 ans, les "pratiques commerciales abusives ou agressives" ont augmenté de 65%. Objectif de ces entreprises, augmenter leur clientèle et minimiser la part de marché d’EDF.

"Dans la mesure où les consommateurs peuvent revenir à leur opérateur d’origine sans frais, l’enjeu est moins financier que lié, nous pesons nos mots, au traumatisme que provoque ce type de démarchage", décrypte la CLCV. 8 actions en justice ont été menées.

Le recours aux offres trompeuses vient aussi renforcer la méfiance de la clientèle. Une offre 100% internet n'est autre qu’un contrat sans service client téléphonique par exemple.

Pour toutes ces raisons, la CLCL demande "un retour au monopole d'EDF" à partir de 2025, lorsque les fournisseurs alternatifs ne pourront plus profiter du dispositif de l’Arenh.