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Gouvernement et distributeurs auraient-ils finalement trouvé un terrain d'entente ? Lors de son interview sur TF1 dimanche 24 septembre, Emmanuel Macron a invité les distributeurs et autres vendeurs de carburant à vendre les produits pétroliers à prix coûtant et à ce que "personne ne fasse de marge" dans une période d'inflation. Et il semblerait cette fois que les distributeurs ont entendu son appel : deux jours après la prise de parole du président, plusieurs enseignes ont annoncé vouloir jouer le jeu et proposer à la pompe des produits dont le prix au litre est identique à celui auquel ils l'ont acheté lors de "près de 120 000 opérations" dans 4 000 stations jusqu’à la fin de l’année, a annoncé Matignon ce mardi.
Un impact "marginal" ?
La mesure est plus populaire que celle brandie par Elisabeth Borne quelques jours auparavant, proposant d'autoriser la vente à perte dans le secteur. Plusieurs distributeurs s'étaient alors élevés contre la proposition, pointant une logique commerciale intenable pour eux et un risque de déséquilibre économique global. Toutefois l'impact de la vente au prix coutant sur l'inflation galopante est encore incertain. Il pourrait même être "assez marginal", car la grande distribution ne vend déjà les carburants qu’avec des marges de "quelques centimes", rappelle pour l'AFP Patrice Geoffron, professeur à l’université Paris-Dauphine PSL. Par ailleurs, les efforts des gros distributeurs pourraient mettre à mal les stations indépendantes ou dépendants d'opérateurs étrangers comme Esso, qui continueront de vendre au prix du marché.
En parallèle du prix coutant, le gouvernement veut lancer une mission pour "faire toute la transparence sur les coûts et les marges de l’ensemble de la filière", de la production à la distribution en passant par le raffinage, avec un objectif : obliger les acteurs à justifier et réduire leurs marges. Les résultats de cette mission seront "rendus début décembre" et les discussions se poursuivront sur les "efforts" supplémentaires que pourraient faire chacun des acteurs "en amont et en aval", a indiqué le gouvernement. Matignon estime en tout cas avoir "fait bouger les lignes". Voici déjà les enseignes qui lancent des opérations "prix coutant".