Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Le taux du Livret A n'en finit décidément plus de chuter. Déjà passé de 2,25% avant le 1er février dernier à 1,75% actuellement, son taux risque fort d'être, une fois encore, revu à la baisse début août.
En tenant compte de l'inflation, il devrait se situer vers 1%, voire légèrement plus bas, a déclaré ce lundi le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. De même, Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la Caisse des dépôts, a évoqué dans un entretien au Journal du Dimanche un taux de rénumération du placement préféré des Français compris entre 1% et 1,25%.
Cette baisse pourrait entamer la popularité de ce placement et favoriser une décollecte nette (retraits supérieurs aux versements), comme cela s'était produit en 2009, alors que le taux du Livret A avait chuté de 4% à 1,25%, son niveau le plus bas de l'histoire.
Voilà pourquoi Jean-Pierre Jouyet juge difficile d'abaisser la rémunération de ce placement sous la barre des 1,5%. "Politiquement, on peut considérer qu'il ne faudrait pas baisser le taux au-dessous des 1,50%", explique le directeur général de la Caisse des dépôt dans un entretien au Journal du Dimanche de ce week-end. "Mais si l'on raisonne de façon mécanique, on devrait descendre entre 1% et 1,25%", ajoute-t-il.
Préserver le pouvoir d'achat
Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a confirmé fin juin la probabilité d'une baisse du taux de rémunération en août, tout en promettant qu'elle serait limitée afin de préserver le pouvoir d'achat du Livret A. "Le pouvoir d'achat du Livret A sera maintenu de façon à être favorable par rapport à l'évolution de l'inflation", a-t-il déclaré.
"Sur le chiffre exact, moi j'attends de savoir ce que seront les résultats de l'inflation", a délcaré Christian Noyer sur BFM Business. "1 ou 1,25, ça me paraît plutôt un chiffre vers le haut, le chiffre qui résulterait spontanément de la formule serait plutôt vers le bas de cette fourchette, voire un peu plus bas" a-t-il continué.
Enfin, si les épargnants ne sont pas contents, les banques, elles, se réjouissent d'une éventuelle baisse du taux du Livret A. Selon Standard and Poor's, il pénalise le secteur bancaire : "Depuis plusieurs années, le circuit de l'épargne réglementée draine une part de plus en plus grande des dépôts vers des missions d'intérêt général, au détriment de l'activité commerciale des banques".
Quoiqu'il en soit, la collecte nette du Livret A sur les cinq premiers mois de l'année reste supérieure à celle de la même période en 2012, grâce à un moi de janvier exceptionnel. Au total, les sommes déposées sur le Livret A ont atteint 264,9 milliards d'euros fin mai.
© AFP