"Pour la première fois" selon l'Observatoire des tarifs bancaires (OTB), la cotisation annuelle moyenne de la carte de paiement à débit immédiat a dépassé celle de la carte de paiement à débit différé, historiquement plus chère. Que cache cette inversion des courbes ?
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Un geste non désintéressé. Alors que le paiement fractionné ou différé se démocratise, les banques semblent avoir trouvé un nouveau filon. "Pour la première fois", la cotisation annuelle moyenne de la carte de paiement à débit immédiat surpasse celle de la carte de paiement à débit différé, révèle l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB), organe dépendant de la Banque de France, dans une étude publiée ce mercredi 16 février.

D’après les tarifs relevés au 5 janvier 2022 auprès de 109 banques - dont 8 en ligne – la fourniture d’une carte à débit immédiat coûte désormais 42,70 euros par an en moyenne, contre 42,53 euros pour la fourniture d’une carte à débit différé. Une inversion des prix étonnante puisque, l’année dernière encore, le rapport de force était inversé. D’ailleurs, il y a quelques années, l’écart annuel atteignait quasiment les 10 euros pour une Mastercard Standard.

Carte à débit différé : elles coûtent historiquement plus chères

Les cartes à débit différé sont historiquement plus coûteuses car elles apportent différents avantages aux clients. Si les retraits sont facturés dans un délai classique, les détenteurs peuvent par exemple rassembler et décaler tous les paiements effectués pendant le mois à la fin du mois en cours, voire au début du suivant. Une option qui peut s’apparenter à un micro crédit gratuit offert au particulier. Il peut dès lors conserver la main sur ses finances, en évitant le risque de devoir payer des frais d’incidents bancaires onéreux.

Quant aux cartes bancaires à débit immédiat, comme leur nom l’indique, les débits sont appliqués sous deux à trois jours.

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Quelle est alors la raison qui a poussé les banques à réduire l’écart de prix entre ces deux types de cartes ?

Carte à débit différé : une aubaine pour les banques ?

Si le débit différé est un service engageant des coûts pour les établissements bancaires, ce système représente pour elles une aubaine, grâce à la commission interbancaire. Ces frais facturés par la banque du client à la banque du commerçant sont en effet plafonnée à 0,3% pour les cartes à débit différé, contre 0,2% pour les cartes classiques. Au vu du nombre de transactions effectuées se montant en milliards chaque année, la différence de produit net bancaire peut rapidement exploser.

L’écart de prix va-t-il grandir au fil du temps ?

Carte à débit différé : une tendance à la baisse des prix

Conscientes de cette opportunité, les banques incitent donc leurs clients, par la mécanique d’une baisse tarifaire, à choisir une carte bancaire à débit différé. Elles ont ainsi à la fois réduit le prix du débit différé, et augmenté celui du débit immédiat.

Si les tarifs ont tous deux bondi en 2022, sur le long terme, la stratégie apparaît bien différente. Comme le détaille l’OTB, entre le 31 décembre 2012 et le 5 janvier 2022, la cotisation annuelle moyenne à la carte de paiement à débit immédiat est passée de 36,62 euros à 42,70 euros, (soit +16,6%). Sur la même période, celle de la carte à débit différé a été réduite de 3,63%. Elle est passée de 44,13 euros à 42,53 euros.