De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
C’est un effet à retardement de l’un des plus grands scandales de l’histoire de l’automobile. Des véhicules produits par la marque Citroën entre 2009 et 2019 font l’objet d’une vaste procédure de rappel. Début mai c’est le site officiel Rappel Conso qui affichait une annonce en ce sens, et plus récemment, des propriétaires auraient reçu un courrier du constructeur, indique le site Actu.fr.Ce rappel concerne les modèles C3 et DS3.
“Cessez de conduire immédiatement”
Des automobilistes déclarent avoir reçu un courrier de Citroën dans lequel il leur est demandé de “cesser de conduire immédiatement” leur véhicule, ont rapporté certains d’entre eux sur le réseau social X (anciennement Twitter). Ils ont été mis en garde contre un équipement susceptible de provoquer “ des blessures graves voire mortelles”,
Nombre d’entre eux dénoncent une situation d’autant plus problématique qu’ils ne disposent pas de solution de rechange. Plusieurs personnes ont ainsi directement interpellé l’entreprise sur son compte X en commentant des messages.
Une malfaçon
En cause, des airbags de type “Takata”. Ceux-ci contiennent du “propergol dans les coussins gonflables du conducteur et du passager” qui “peut se détériorer avec le temps. Dans le cas d'un accident dans lequel les airbags se déploient, il pourrait se rompre avec trop de force, blessant les occupants du véhicule”, est-il indiqué dans le document officiel du site Rappel Conso.
Le constructeur serait allé beaucoup plus loin dans la description des risques encourus. “Les produits chimiques contenus dans ces airbags peuvent se détériorer au fil du temps, exposant le conducteur et le passager à un risque de rupture de l'airbag avec trop de force en cas de collision, susceptible de provoquer des blessures graves, voire mortelles", serait-il écrit dans le courrier, rapporte un conducteur sur X.
Une page internet a été mise à disposition des propriétaires de ces véhicules C3 et DS3. Il leur est en outre recommandé de se mettre en lien avec leur concessionnaire afin de faire changer ces airbags.
Un million d’airbags
Plus d’un million d’airbags seraient concernés, selon le site l’Argus, qui cite d’autres modèles de Citroën potentiellement concernés : la C4, la DS 4 et la DS 5. “en vieillissant, le corps de leur gonfleur peut subir une pression trop élevée. Il risque alors d’exploser en projetant des fragments métalliques. Ce phénomène a essentiellement été détecté sous des climats chauds et humides”, est-il indiqué dans l’article. C’est d’abord en outre-mer qu’a ainsi démarré l’opération de rappel des véhicules équipés d’airbags Takata, comme l’indiquait par exemple la chaîne la 1ere Guadeloupe en 2022.
Le “scandale Takata”
Takata, équipementier automobile japonais un temps numéro 2 mondial de la production d’airbags, s’est retrouvé au cœur d’un scandale en raison justement de ses produits défectueux. Il a même plaidé coupable de fraude aux Etats-Unis en 2017. Il aurait en effet dissimulé l’existence de ce défaut majeur des airbags susceptibles d’exploser de façon inopinée en projetant des fragments sur les conducteurs et les passagers des véhicules équipés. Quinze décès étaient répertoriés en 2017 en raison de cette grave malfaçon, comptabilise Le Monde.
Une pénalité de 1 milliard de dollars a été infligée à Takata et des poursuites judiciaires avaient été engagées à l’encontre d’anciens cadres du groupe japonais. Ce dernier a depuis déposé le bilan.