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Ils touchent 1399 euros mensuels net, en moyenne. Passée la cessation d'activité, la plupart des contribuables devaient en effet composer avec une pension mensuelle moyenne de 1496 euros brut, prélèvements sociaux inclus, en 2017. C'est en tout cas ce qui ressort du dernier rapport annuel de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), dont les éléments sont repris par L'Express.
Un montant qui peut sembler faible ; quand bien même le niveau de vie des retraités demeure statistiquement plus élevé que celui des actifs ainsi que le rappelle Le Figaro, dans son édition du 23 avril 2019. Cela n'a rien de bien étonnant quand on sait qu'en moyenne, les retraités touchent environ 2,5 pensions et que les 1399 euros mensuels net précédemment évoqués ne représentent que l'une d'entre elles. C'est que, en tout et pour tout, les retraites coûtent quelques 314 milliards d'euros au total.
Pour autant, derrière cet amas de chiffres se cache une multitude de réalités diverses. Les moyennes peinent à rendre avec justesse le quotidien des Françaises et des Français. Tous ne coûtent pas autant que les autres...
Retraites : combien coûtent les fonctionnaires ?
En 2019, par exemple, les pensions de retraite des agents publics représentaient collectivement 24,4% des dépenses de prestations vieillesse, indique La Tribune, sur la base d'un rapport de Bercy. En termes plus concrets, les retraites des fonctionnaires et assimilés ont coûté quelques 79,5 milliards d'euros. Un montant considérable, certes, mais l'est-il nécessairement plus que celui dépensé pour les anciens salariés du privé ? La réponse est complexe, explique pour Planet l'économiste Jacques Bichot.
Retraites : qui coûte le plus cher en France ?
"Avant toute chose, il me semble important de rappeler que les agents publics ne sont pas tous fonctionnaires. Il y a aussi les assimilés", précise d'entrée de jeu l'universitaire, qui rappelle que chacun de ses individus aujourd'hui à la retraite évoluait jadis dans l'une des différentes familles de la fonction publique. "Il y a la fonction publique d'Etat, la fonction publique des collectivités territoriales et finalement la fonction publique hospitalière. Toutes, en matière de retraite notamment, ont leur spécificité", souligne-t-il encore.
"En pratique, les 80 milliards d'euros dépensés pour les pensions des agents publics leur accordent une retraite assez intéressante à celles et ceux qui la touchent. C'est une somme assez comparable à celle engagée pour les salariés du privé, au global", détaille encore Jacques Bichot.
Et lui de reconnaître que les inégalités sont plus fortes d'un côté que de l'autre : "Pour autant, on a beaucoup plus de différences de revenus, une fois à la retraite, chez les anciens salariés du privé que chez les anciens fonctionnaires. Somme toute, on pourrait dire de la fonction publique qu'elle a, globalement, un système de redistribution plus efficace que le privé".
Pour autant, il est important de rappeler que tout une partie de la retraite des anciens salariés ne coûte rien à l'Etat, insiste-t-il. "Ce sont les cotisations qui servent à payer la retraite des anciens travailleurs du privé. Certes, c'est la responsabilité des pouvoirs publics que de décider des modalités légales de la collecte, mais au final, ce n'est pas l'Etat qui débourse", souligne l'économiste.
"N'oublions pas non plus qu'une fois retranchée la part des retraites complémentaires, qui constituent un pan non négligeable de la retraite des salariés du privé et qui est pris en charge par des organismes indépendants de l'Etat, le montant total à débourser réduit drastiquement. Si on intègre cette dimension au calcul, cela ne fait aucun doute : les retraites de la fonction publique coûtent plus cher", tranche cependant Jacques Bichot, qui persiste à penser que "la comparaison demeure délicate".
Le problème de financement des retraites vient-il du montant des pensions ?
Depuis des années, déjà, le système de retraite français est critiqué pour son manque de viabilité à long terme. Les réformes budgétaires se sont enchaînées les unes après les autres, souvent pour repousser l'âge de départ à la retraite. Une question demeure, parfois posée : le montant des pensions pose-t-il problème ? Après tout, pour préserver l'intégrité du modèle, il n'est pas rare de les geler jusqu'à nouvel ordre.
"Le problème est autant structurel qu'il n'est démographique", estime pour sa part Jacques Bichot, qui juge qu'il n'aurait jamais fallu ramener l'âge de départ à la retraite à 60 ans. "C'est la calamité des calamités ; une réforme des plus irresponsables et démagogiques. On a fait les choses à rebours de la logique", s'agace-t-il encore, avant de défendre la réforme des retraites portée par l'exécutif. "Dorénavant, il ne faut pas reculer sur l'unification des régimes", assure-t-il.