Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Plus de temps à perdre. D’ici 2050, la France devrait compter pas moins de 4 millions de personnes ayant atteint un âge avancé, et donc susceptibles de se retrouver en situation de dépendance. Dans cette perspective, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), un organisme lié au ministère de la Santé, a publié un rapport passé fin mars 2024 un rapport passé quelque peu sous les radars. Pourtant, les messages qu’il contient n’ont rien d’anodin.
La France a-t-elle les moyens de prendre le “virage domiciliaire”?
Ses auteurs constatent une “politique domiciliaire” menée par les pouvoirs publics, qui se traduira entre autres par une diminution “de 4 à 5 points de la part de bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie vivant en établissement”. Or cette politique, également qualifiée de “virage domiciliaire”, visant à maintenir le plus longtemps possible les personnes âgées chez elles, les pouvoirs publics ne semblent justement pas y être préparés.
Saturation des établissements, fragilité des services, dégradation des conditions de vie, pénibilité des métiers, risques de maltraitance, accroissement des inégalités “notamment vis-à-vis des femmes”, inégalités territoriales… Le t ableau dressé se révèle des plus sombres. Dans de telles conditions, comment g érer le passage vers le troisième et le quatrième âge de la génération du “Baby Boom”, née juste après la Seconde Guerre mondiale ? Et comment le faire en maintenant ces personnes à la maison, alors que les générations suivantes sont bien moins nombreuses ?
“Les conditions ne sont pas encore réunies pour réussir"
D’un point de vue strictement budgétaire, l'équation semble loin d’être résolue. D’autant qu’“une politique centrée sur le domicile ne représente pas nécessairement une source d’économie pour les finances publiques”, notent au passage les rapporteurs. “Les conditions ne sont pas encore réunies, pour réussir dans les 20 ans à venir, une politique domiciliaire en France”, jugent-ils.
Sans doucher tout espoir pour l’avenir, ils laissent toutefois l a porte ouverte à une politique pour le grand âge. De leur enquête menée auprès de plus de 400 personnes et s’appuyant notamment sur un cas d’étude au Danemark, l’Igas a tiré des recommandations. En voici 10 parmi les plus marquantes.