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Nordahl Lelandais : la crainte d’autres victimes d’agressions
"Il est plus un prédateur sexuel qu’un tueur en série". Cette hypothèse, c’est l’avocate Caroline Rémond, qui l’a évoquée après la mise en examen de Nordahl Lelandais dans une quatrième affaire. Cette dernière défend deux couples de parents, cousins du trentenaire, et dont les fillettes ont été agressées sexuellement par l’ancien militaire.
Depuis le mois de juillet, les enquêteurs ont retrouvé sur le portable de Nordahl Lelandais, déjà mis en examen dans les affaires Maëlys de Araujo et Arthur Noyer, deux vidéos effacées et sur lesquelles il fait subir des attouchements à deux petites cousines. L’une a 6 ans, l’autre 4 ans. Faces aux juges d’instruction et aux preuves, le trentenaire a avoué la semaine dernière. "Ces vidéos sont espacées dans le temps d’à peine un mois, l’une a été tournée juste avant le meurtre de Maëlys de Araujo, l’autre plusieurs semaines avant. Cependant, il a fallu du temps aux enquêteurs : cinq mois se sont déroulés entre ces deux découvertes. Et ce n’est que présenté face à ces preuves, encore une fois, que Nordahl Lelandais a avoué. Le doute est permis quant à l’existence d’autres victimes, au sein de la famille qui compte d’autres enfants, ou ailleurs", détaille Caroline Rémond, contactée par Planet.
Le trentenaire lui-même a avoué face aux juges avoir des tendances pédophiles.
Nordahl Lelandais : prédateur sexuel et tueur en série ?
Pour autant, estiment plusieurs spécialistes de la question, le profil de tueur en série rapidement évoqué après sa mise en examen dans l’affaire Arthur Noyer au début de l’année 2018, n’empêche en rien qu’il soit aussi un prédateur sexuel. "Ce n’est en rien incompatible. Des prédateurs sexuels et tueurs en série, il y en a eu d’autres, comme Michel Fourniret", abonde le criminologue Stéphane Bourgoin.
Éric Phelippot, également criminologue ne dit pas autre chose. "On a désormais la motivation de Nordahl Lelandais : la proie sexuelle. Ces deux mises en examen, pour moi, c’est une forme de continuité. Je pense qu’il y aura d’autres affaires venir".
Comment, dès lors, interpréter l’assassinat du caporal Arthur Noyer, un jeune homme d’une vingtaine d’années, face aux dossiers des trois fillettes ? Pour les deux experts en criminologie, le mis en examen n’a tout simplement pas de "profil type". "Il agit plutôt par opportunisme avec des lieux de prédations, qui sont les lieux de fêtes, et en soirée", relève Éric Phelippot. Stéphane Bourgoin pointe également la sexualité sans limite de Nordahl Lelandais, mais s’interroge sur le qualificatif retenu dans cette affaire : "L’assassinat laisse supposer qu’il y a préméditation, mais en l’état on ne comprend pas bien pourquoi. Il est possible que les autorités aient d’autres éléments par devant elles".
Caroline Rémond aussi reste circonspecte quant à l’affaire Arthur Noyer, qu’elle estime en lien avec la sexualité sans frontière de Lelandais et surtout son incapacité à gérer les frustrations : "Quand on lui résiste, il tue". D’ailleurs, si la personnalité du mis en cause suscite plusieurs interprétations et analyses, toutes semblent converger au moins sur un point : le comportement colérique de Nordahl Lelandais. "On se souvient bien des témoignages de son ancienne petite-amie qui avait raconté qu’il avait essayé de la tuer après la fin de leur histoire. D’anciens supérieurs lors de son service militaire ont fait état d’accès de violence. Il y est question notamment d’un moment où il aurait essayé de crever l’œil d’un supérieur qui lui avait fait des remontrances", détaille Stéphane Bourgoin.
Concernant ses anciennes conquêtes, Nordahl Lelandais avait d’ailleurs déjà diffusé une vidéo de ses ébats sur internet. Une nouvelle piste ?
Nordahl Lelandais : ces autres pistes étudiées par les enquêteurs
Nordahl Lelandais, par deux fois, a filmé des vidéos où il fait subir des attouchements à des enfants et ce, dans des circonstances particulières. "Dans les deux vidéos, les fillettes sont endormies, à quel point on ne sait pas. Mais ce qui peut s’avérer inquiétant, c’est qu’on ne voit pas leurs visages. Or, c’est assez typique des vidéos qui circulent sur les réseaux pédopornographiques sur internet", relève Maître Rémond.
Nordahl Lelandais certifie qu’il n’avait pas l’intention de diffuser ces images, mais sur le plan judiciaire, c’est la même chose. Le fait d’enregistrer une image est puni de la même façon quand la victime est un ou une mineure de 15 ans, rappelle l’avocate qui se fait également l’écho du traumatisme de ses clients. "Ce sont des familles qui subissent un traumatisme énorme, qui ne sont pas habitués en plus au système judiciaire ou médiatique. Dans ce tourbillon, leur priorité, c’est de protéger leur enfant", ajoute-t-elle. Prochaine étape, l’audition des parents.
En parallèle, la cellule Ariane poursuit son travail de recoupage. Au mois de septembre, Bernard Valézy, président de l’association Assistance Recherche Personnes Disparues qui centralise les demandes de plusieurs familles, estimait qu’environ une trentaine d’affaires avaient de quoi poser des questions. Un chiffre qui pourrait avoir baissé depuis.