Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
Le 23 février 2021, Samire L. se rend à la gendarmerie de Bédarieux, dans l’Hérault, pour signaler la disparition de sa compagne, Aurélie Vaquier, âgée de 38 ans. La jeune femme, vendeuse de produits bios sur les marchés, n’aurait pas donné signe de vie depuis… le 28 janvier, soit près d’un mois.
Samire, un ancien militaire 39 ans, assure que, juste avant de se volatiliser, Aurélie lui avait adressé un SMS, disant vouloir prendre le large et s’isoler un temps pour écrire.
Mais très vite, les enquêteurs émettent des doutes quant à l'éventualité que la jeune femme soit partie faire une « retraite » de son plein gré. Car chez elle, sa voiture, son ordinateur et son chat adoré, dont elle ne se séparait jamais, n’ont pas bougé.
Et c’est vers son conjoint, Samire, que leurs soupçons vont naturellement se diriger. Il est, après tout, la dernière personne à avoir vu Aurélie vivante. Et ne semblait pas particulièrement pressé d’aller déclarer sa disparition.
Sauf que l’homme assure qu’il n’a rien à se reprocher.
En février 2022, une première perquisition est menée au domicile du couple, une ancienne galerie d’art qu’Aurélie et Samire comptaient reconvertir en magasin bio. Les gendarmes ne trouvent rien. Pas même une petite trace de sang n’est-t-elle révélée au produit Bluestar.
Meurtre d’Aurélie Vaquier : le suspect a vécu deux mois avec le cadavre
Mais en avril, ils retournent sur place, cette fois, avec de plus grands moyens. Ils remarquent, au milieu des travaux, une dalle de béton qui semble fraichement coulée. Elle est encombrée par divers objets, comme si on cherchait à la dissimuler…
Des géo-radars et des chiens spécialisés dans la recherche de cadavres confirment la terrible intuition des gendarmes : il y aurait un corps, caché sous la matière.
En excavant l’amas, les gendarmes finissent par découvrir le cadavre d’Aurélie, à environ un mètre de profondeur. Selon les résultats de l’autopsie, elle serait morte par strangulation.
Il aurait été enterré là il y a près de deux mois. Pendant tout ce temps, Samire a pourtant continué à vivre sur place, avec son jeune fils.
En octobre dernier, alors que sa demande de remise en liberté était examinée devant la cour d'appel, le suspect évoque cet événement : "J'ai vécu pendant deux mois à côté d'un cadavre avec mes enfants vous trouvez ça normal ? Il faut que je vive avec ça !", aurait-il déploré selon nos confrères de La Dépêche.
Avant de poursuivre : "J'ai perdu Aurélie, vous m'avez enfermé pour rien et je vis un cauchemar ! Dans le dossier, sur chaque point, vous prenez des raccourcis, vous me faites passer pour quelqu'un qui dit n'importe quoi. Vivez en couple avec une personne et on trouvera forcément un indice grave (...) Je suis innocent, je suis victime depuis le début, je veux qu'on trouve le coupable, sortez-moi d'ici que je puisse me défendre !", s'exclame-t-il.
Meurtre d’Aurélie Vaquier : son conjoint impliqué dans un cold case en Savoie ?
Placé en garde à vue, l'homme nie pourtant toute implication dans le drame et ne parvient pas à expliquer comment la dépouille de sa compagne s’est retrouvée emmurée chez lui.
Il est toutefois mis en examen pour « meurtre sur conjoint » et écroué.
Son profil intrigue. Ses voisins le décrivent comme un homme en apparence « bien sous tous rapport », « serviable » et « poli ». Mais derrière ce masque se cacherait une personnalité bien plus sombre. Le couple se disputait très fréquemment, assurent les proches d’Aurélie.
Surtout, selon l’avocat de la famille Vaquier, Me Félix Allary, Samire L. « a fait preuve de beaucoup de sang-froid pendant ces deux mois. C’est ce qui me fait dire qu’il a un profil qui est quand même assez inquiétant. Il faut que les enquêteurs s’intéressent à tout ce qu’il a fait, pourquoi il est venu dans ce département, est-ce qu’il est venu se mettre au vert ? »
Le suspect s’est en effet installé à Bédarieux à l’été 2020. Avant, il vivait dans l’Ain. Et c’est justement dans cette région que les enquêteurs du pôle « cold cases » de la gendarmerie vont déterrer une affaire, qui pourrait, selon eux, être en lien avec Samire.
En 2001, le corps de la jeune Magalie Part, 19 ans, est retrouvé à moitié calciné au bord d’un chemin forestier à Vulbens, en Haute-Savoie. A l’époque des faits, un portrait-robot de son ravisseur présumé est diffusé : et il ressemble trait pour trait à Samire L., qui vivait alors dans la région.
Surtout, en 2019, après la diffusion du portrait-robot dans une émission TV, Samire, justement, déménage précipitamment pour venir s’installer dans l’Hérault.
Meurtre d’Aurélie Vaquier : l’incroyable découverte, un an et demi plus tard
Pendant ce temps, le suspect continue de clamer son innocence et effectue même plusieurs demandes de remise en liberté. Elles seront toutes refusées.
De son côté, la famille d’Aurélie a demandé la requalifications des faits en « assassinat », persuadée que l’acte était prémédité.
Depuis, l’enquête se poursuit, mais jusqu’alors, les gendarmes manquaient d’éléments…
Sauf que début septembre 2022, une découverte inattendue est venue chambouler les investigations.
Le journal Midi Libre rapporte que le nouveau propriétaire de la maison du couple à Bédarieux aurait retrouvé, en effectuant des travaux dans la bâtisse, des pièces à conviction « primordiales sur la chronologie du crime ». A savoir, le téléphone portable de la victime ainsi que son chéquier, introuvables depuis la disparition d'Aurélie Vaquier en janvier 2021.
Le juge a ordonné des expertises techniques. Reste à savoir ce que vont révéler ces nouveaux éléments, et à quel effet ils auraient pu être dissimulés pendant tout ce temps…