De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Une étude inédite. En gestation depuis un an, l’Observatoire des inégalités a publié le 9 juin 2020 le premier "Rapport sur les riches en France". S’il y dépeint le fossé qui continue à se creuser entre les plus aisés et le reste de la population, il n’a toutefois pas vocation à être un ouvrage "anti-élite". Comme le précisent Noam Leandri et Louis Maurin, président et directeur de l’Observatoire des inégalités, "ce rapport a un seul objectif : décrire la situation des couches aisées de notre pays dont on connaît peu de choses, à l’inverse des pauvres qui font couler beaucoup d’encre et sont l’objet de tonnes de livres et de dizaines d’enquêtes chaque année."
Gains, évolution de leurs revenus… Qui sont ces riches ?
Riches de France : ils s’enrichissent plus vite que le reste de la population
"En 1996, l’écart entre le niveau de vie médian de la population et le niveau de vie moyen des 10% les plus riches était de 27 800 euros annuels. En 2017, il était de 36 300 euros", pointe l’organisme. En somme, les "riches" s’enrichissent plus vite que le reste de la population.
Selon l’Observatoire des inégalités, le seuil du "club des privilégiés" est évalué à deux fois le revenu médian mensuel. Soit 3 470 euros par mois pour une personne seule (après impôts). Toutefois, il convient de préciser qu’il existe de grandes disparités à l’intérieur même de ce qu’on pourrait appeler "la France aisée", rapporte Capital.
Le rapport indique en revanche que les revenus des plus fortunés ont grandement progressé depuis le début des années 1980.
Riches de France : l’impact positif d’Emmanuel Macron
"La part qui revient au 1% le plus aisé dans le revenu global est passée de 9,3% en France en 1983 [...] à 11,7% à la veille de la crise de 2008", qui a eu un impact sur leurs finances, note l’Observatoire des inégalités. Les revenus des plus aisés ont ensuite diminué de 6,7% entre 2011 et 2017.
L’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence de la République a eu l’effet inverse. Évolution de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière (IFI), entrée en vigueur du prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur les revenus de placement... Ces réformes "pro-business" ont en effet avantagé les hauts revenus. Ainsi, si 358 000 foyers étaient assujettis à l’ISF en 2017, seuls 132 722 ménages ont réglé l’IFI en 2018. Cela leur a donc permis de s’enrichir…
Riches de France : en 20 ans, leur patrimoine a doublé
"Entre 1998 et 2010, le patrimoine brut moyen des 10% les plus fortunés est passé de 553 000 à 1,2 million d'euros, soit plus qu’un doublement de leur fortune", détaille l’Observatoire des inégalités. La hausse des prix de l’immobilier en est l’explication.
En effet, bien que depuis 2010, le patrimoine moyen des 10% les plus aisés a évolué moins rapidement (+36 000 euros) et atteint 1,28 million d’euros environ, cet accroissement demeure conséquent par rapport au reste des Français : selon les données de l’Insee, en 2018, “30% de la population possédait moins de 20 000 euros de patrimoine”.