De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le chef de l’Etat a finalement été clair sur le sujet : pas de réforme systémique des retraites avant la fin de son mandat. Pas non plus de report de l’âge légal de départ, contrairement à ce qu’à maintes et maintes fois défendu son ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire. Ce qui ne signifie pas que le président de la République n’adhère plus à l’idée de transformer notre modèle de solidarités intergénérationnelles. Bien au contraire ! Mais il va falloir attendre, a-t-il précisé. "Dès 2022, il faudra pour préserver les pensions de nos retraités et la solidarité entre nos générations, prendre des décisions claires", a-t-il affirmé à l’occasion de sa dernière allocution. Mais est-il vraiment indispensable d’attendre si longtemps ?
Retraites : la nouvelle réforme proposée par le Sénat
Visiblement pas d’après la droite de gouvernement, dont l’essentiel des têtes de gondoles - et toutes, parmi les candidats à l’investiture du parti pour l’élection présidentielle de 2022 - prône un report de l’âge de départ plus prompt. C’est précisément pour cela que la Chambre Haute s’est saisie de la question, informe BFMTV sur son site. Cette fois, il s’agit selon les parlementaires issus des rangs des Républicains d’une urgence que nul ne saurait délayer davantage. "On ne peut continuer à procrastiner comme l'a fait le gouvernement pendant cinq ans", a ainsi fait savoir Élisabeth Doineau (centriste), rapporteure générale d’un récent amendement visant à contraindre les Françaises et les Français à travailler plus longuement.
La mesure acte un report de l’âge légal de cessation d'activité de 62 à 64 ans. Elle a été votée à 196 voix contre 134 et a été ajoutée au projet de budget 2022 de la Sécurité sociale. Ce qu’il faut savoir.
Réforme des retraites : en quoi consiste le projet du Sénat
La Chambre Haute, poursuivent nos confrères, s’est donc prononcée en faveur du report progressif de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Cependant, l’amendement prévoit également une conférence de financement supposée réunir l’intégralité des partenaires sociaux. C’est à eux qu’il reviendra alors de formuler les propositions permettant le retour à l’équilibre financier dès 2030 pour les régimes de retraite du pays.
Le report n’est pas supposé intervenir en cas d’accord concluant et efficace. Si toutefois représentants du patronat et des travailleurs ne parvenaient pas à s’entendre, une batterie de mesure progressive serait alors engagée à compter du 1er janvier 2023. Parmi elles figure notamment - mais pas que - le report précédemment évoqué pour la génération 1966 et toutes celles nées après.
Retraite : l’autre mesure de la réforme du Sénat
Le Sénat ne s’est pas contenté de cette seule mesure, poursuit BFMTV sur son site. En pratique, les parlementaires de la Chambre Haute ont aussi voté la convergence prochaine des régimes spéciaux. Une réforme que n’aurait sans doute pas reniée Emmanuel Macron… Du moins, à en croire Adrien Taquet, le secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’Enfance.
"Nous avons une divergence sur le moment", estime-t-il en effet, non sans pointer quelques divergences sur le fond. Mais en soit, l’objectif du gouvernement reste bel est bien de "supprimer les régimes spéciaux en harmonisant les règles entre public et privé", en plus de "repousser l’âge légal", d’encourager "le travail au-delà de l’âge légal" et de faire sorte que nulle pension ne puisse être inférieure à 1 000 euros "au terme d’une carrière complète".