De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Dans la République, on ne peut pas exiger des certificats de virginité pour se marier", affirmait fermement Emmanuel Macron en février 2020. "Dans la République, on ne doit jamais accepter que les lois de la religion puissent être supérieures aux lois de la République", avait-il alors poursuivi. De grandes déclarations électorales à l'approche des municipales ? Peut-être pas. Récemment, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est en effet emparé de ce combat. Il a annoncé vouloir "pénaliser" les certificats de virginité, rapporte le Huffington Post.
Il s'est exprimé à ce sujet dans les colonnes du Parisien, à qui il accorde un long entretien croisé avec Marlène Schiappa, publié ce dimanche 6 septembre 2020. "Certains médecins osent encore certifier qu'une femme est vierge pour permettre un mariage religieux, malgré la condamnation de ces pratiques par le Conseil de l'Ordre des médecins", déclare-t-il. "On va non seulement l'interdire formellement, mais proposer la pénalisation", poursuit-il encore. Il n'entend d'ailleurs pas s'arrêter là… "On va également mettre clairement dans la loi qu'aucun élu ne pourra prendre des dispositions pour favoriser l'inégalité entre les femmes et les hommes pour mettre en place des pratiques communautaires", assène encore le premier flic de France.
Concrètement, c'est quoi un certificat de virginité ?
Mais concrètement, comment est-il possible d'affirmer ou non qu'une femme est vierge ? Après les premières annonces à ce sujet, quand Gabriel Attal - alors secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education Nationale et de la jeunesse - avait éventé les projets du président, RMC s'était penché sur l'affaire.
Sans grande surprise, il en ressort que le certificat de virginité repose sur un examen gynécologique qui, sur la base de l'inspection de l'hymen cherche à identifier les traces d'une précédente pénétration vaginale. Un exercice que le Conseil des médecins de France invite donc à ne pas faire mais qui serait plus courant qu'il n'y paraît…
Certificat de virginité : des tests sexistes, humiliants et oppressants
D'après Ghada Hatem-Gantzer, gynécologue-obstétricienne qui exerce à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), deux patientes par mois - au moins - consultent pour une inspection de leur hymen, dans le but de prouver leur virginité. Elle "lui font cette requête sous la pression de leur famille", écrit BFMTV.
"Ces gamines ont très peur que leur famille les répudient, voire de violences plus graves. Or, ce qu'elles m'expliquent et que je peux entendre, c'est qu'elles ne veulent pas être coupées de leur famille", poursuit-elle.
Une pratique qui, elle n'en fait pas un secret, la révulse. "Les femmes ne sont pas des vaches pour lesquelles on décerne de certificat de bonne conduite !", assénait alors la fondatrice de la Maison des Femmes, sur le plateau de RMC.
Certificat de virginité : un test inutile ?
Outre toutes les critiques - fondées - que l'on peut faire au certificat de virginité, certains praticiens décident de l'attaquer sur le plan de l'utilité. Parce qu'il vise à confirmer l'état de l'hymen et se concentre donc uniquement sur les pénétrations vaginales, ce test ne permet pas de dire si d'autres actes sexuels ont été pratiqués.
Par ailleurs, il ne permet pas véritablement de dire s'il y a eu pénétration. "Les hymens sont, de fait, dans la grande majorité des cas, perforés dès l'adolescence. Il ne faut pas imaginer que dès les premiers rapports sexuels pénétrants, l'hymen va éclater et que, d'un coup, on pourra dire que c'était fermé et maintenant c'est ouvert", explique la gynécologue Laura Berlingo, qui évoque même un non-sens scientifique.