De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Budget sécu : le gouvernement veut poursuivre les économies
Depuis mardi, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est étudié à l'Assemblée. Et les débats assurent d'être «longs et âpres», selon Olivier Véran, rapporteur général LaREM de la commission des affaires sociales. Le texte compte en effet plus de 50 articles et plus d'un millier d'amendements déposés.
Et bien que ce deuxième projet de budget du quinquennat soit en excédent, une première depuis dix-huit ans, le gouvernement veut poursuivre les économies. D’importants efforts sont ainsi demandés au monde de la santé (3,8 milliards d'économies) et sur les prestations sociales (1,8 milliard), notamment celles touchant les retraités.
L’exécutif devrait également se pencher sur les mesures visant à freine le hausse des arrêts de travail.
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Budget sécu : les familles de nouveau à contribution
Lors des nombreux débats attendus, la sous-indexation des allocations familiales. Elles ne seront revalorisées que de 0,3 % en 2019, loin des 1,3 % d'inflation prévue. La droite tient ici à défendre les ménages.
Gilles Lurton, député Les Républicains, a d’ailleurs réagi à ce sujet : "C'est la première fois que cela arrive. Cette désindexation va rapporter 260 millions d'euros à la Sécu sur le dos des familles, qui servent de variable à la politique budgétaire du gouvernement. C'est une vraie perte de pouvoir d'achat, qui se cumule avec tous les coups de rabots précédents." Il indique également qu’"au total, en six ans, le gouvernement a économisé 480 millions sur le dos des familles", en évoquant l’abaissement du quotient familial et la modulation des allocations familiales en fonction des ressources.
D’un autre côté, Olivier Véran (LaRem), affirme que la hausse des allocations serait ramenée à 5 euros, au lieu de 14 euros par an. "En revanche, on ne touche pas aux plafonds de ressources pour l'ensemble des prestations familiales. Et nous augmentons le complément de garde de plusieurs dizaines d'euros par mois pour permettre aux mères isolées de reprendre plus vite leur emploi", soutient-il. Le gouvernement a en effet décidé de concentrer ses efforts sur les foyers monoparentaux.
Par ailleurs, le congé paternité, pris par seulement 3% des pères et considéré comme « un échec total » par Gilles Lurton, serait "abandonné au profit d'un congé parental plus court et mieux rémunéré".
Autre divergence, le versement de la prime de naissance. La droite veut le rétablir au 7e mois de grossesse. Mais Olivier Véran s’y oppose : "La mesure coûte 210 millions d'euros, on ne les a pas", coupe Olivier Véran.
Budget sécu : discorde sur la CSG des retraités
Comme pour les familles, la sous-revalorisation des pensions à seulement 0,3% en 2019, représenterait une perte de pouvoir d'achat pour les retraités. Les plus modestes d'entre eux devraient alors eux aussi être mis à contribution. Et bien que 350.000 foyers soient exonérés de la hausse du taux de CSG d'1,7 point, soit un coût de 350 millions d'euros pour l’État, cela reste insuffisant et ne permet pas de la compenser.
Au vu de la sensibilité du sujet, une vingtaine de députés LaREM ont déposé un amendement introduisant plus de progressivité dans les taux de CSG pour faire porter l'effort sur les plus favorisés, qui paieraient alors encore plus de CSG. Adopté en commission contre l'avis du rapporteur général, celui-ci devrait tomber en séance.