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Il avait quarante-sept ans, était père d'un enfant de cinq ans. Samuel Paty rentrait chez lui quand il a été brutalement agressé à coups de couteau, égorgé, puis décapité après sa mort. Son meurtrier présumé, Abdoullakh Anzorov, a depuis été abattu par les forces de l'ordre. Cet ancien ressortissant Russe tchétchène avait 18 ans. S'il s'en est pris à ce professeur d'histoire-géographie enseignant au collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), c'est parce que ce dernier avait diffusé certaines caricatures de Mahomet - initialement publiées par Charlie Hebdo - lors d'un cours d'enseignement moral et civique. Certains parents d'élèves, choqués par cette initiative, s'en sont plaint sur les réseaux sociaux.
Au final, rapporte France Info, c'est sur la base d'une rumeur qu'a été tué l'instituteur.
Avant son assassinat brutal, Samuel Paty avait été convoqué par les policiers de Conflans-Sainte-Honorine. Après la tenue de son cours, il a fait l'objet d'une plainte ; déposée par un parent d'élève pour "diffusion d'images pornographiques". Le père de l'élève qui a mis en cause l'enseignant a également diffusé une vidéo dans laquelle il le traite de "voyou". Il a depuis été identifié par les force de l'ordre, note Marianne. Il s'agit de Brahim C., que l'hebdomadaire décrit comme un "prosélyte", et qui serait "extrêmement investi dans des actions de bienfaisance". Il est le gérant d'une société de nettoyage installée dans le dix-neuvième arrondissement parisien et habite à une dizaine de kilomètres de la ville de Conflans.
La fille de Brahim C. n'a pas assisté au cours d'enseignement moral et civique de Samuel Paty
Problème ? La fille de Brahim C., qui s'est plaint du cours d'enseignement moral et civique donné par Samuel Paty, n'était pas présente le jour même. Elle soutient d'ailleurs qu'il a été donné le 5 octobre quand, en vérité, il a eu lieu le lendemain. Un "détail" que le professeur n'a pas manqué de faire valoir lors de son audition, quatre jour avant son assassinat, comme l'illustre le procès-verbal rédigé par les policiers et cité par la radio.
Des ouï-dires ont donc mené à la mort de Samuel Paty.
Samuel Paty : une cabale mortelle
"Je n'ai commis aucune infraction dans le cadre de mes fonctions", déclarait Samuel Paty, quatre jours avant d'être égorgé, le 12 octobre 2020. Il racontait alors une version des faits différentes de celle qui a parfois été rapportée. "J'ai proposé aux élèves de voir ou de ne pas voir une des caricatures émanant de Charlie Hebdo selon leur sensibilité", a-t-il ensuite affirmé, détaille France Info sur la base des informations de France Télévision.
"J'avais proposé à mes élèves de détourner le regard quelques secondes s'ils pensaient être choqués pour une raison ou pour une autre. A aucun moment je n'ai déclaré aux élèves : ‘Les musulmans, vous pouvez sortir car vous allez être choqués.' Et je n'ai pas demandé aux élèves quels étaient ceux qui étaient de confession musulmane", insiste l'enseignant pour qui cela ne faisait aucun doute : il s'agissait d'une cabale.
"Elle a inventé un récit au travers de rumeurs d'élèves", estimait-il d'ailleurs à propos de la fille de Brahim C. "Il s'agit d'une fausse déclaration dans le but de nuire à l'image du professeur que je représente, du collège et de l'institution".
Samuel Paty a aussi porté plainte
Visiblement agacé par la vidéo mise en ligne par Brahim C., Samuel Paty avait profité de sa convocation au commissariat pour porter plainte en retour, pour "diffamation publique".
Il ne fut cependant pas le seul représentant de l'institution à être convoqué et entendu par les policiers. C'est aussi le cas de sa principale qui, indique France Info, aurait soutenu l'enseignant. Devant les forces de l'ordre, elle "décrit l'atmosphère délétère qui règne autour du collège, évoquant notamment des appels menaçants", écrivent nos confrères.