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Son histoire a tenu en haleine le Royaume-Uni pendant plus de quatre décennies. Celui qu’on pourrait surnommer le "Dupont de Ligonnès français" a disparu depuis 46 ans après avoir tué la nourrice de ses enfants. A jamais ? Rien n’est moins sûr car l’affaire vient de connaître un rebondissement inattendu : le fils de la nourrice tuée par Richard John Bingham affirme avoir retrouvé sa trace. Malade, il vivrait retiré en Australie, où il mènerait une vie de moine bouddhiste depuis les années 1980. Scotland Yard a décidé d’enquêter sur les propos tenus par le fils de la victime. Que s’est-il passé pendant ces 46 dernières années ?
Il aurait confondu sa femme… Avec la nourrice
Tout commence le 7 novembre 1974 lorsque le corps sans vie de Sandra Rivett est retrouvé dans la cave d’une maison d’un quartier très chic de Londres, rappelle Business Insider. Veronica Duncan, la mère des trois enfants de Richard John Bingham, a été attaquée par la même personne mais s’en est miraculeusement sortie. Très vite, un suspect est tout trouvé en la personne de Richard John Bingham, Lord Lucan. Son épouse est persuadée d’avoir reconnu la voix de son mari, ce qui permet aux enquêteurs d’élaborer une théorie : il aurait confondu la nourrice avec son ex-femme, qu’il aurait attaquée à l’aide d’un tuyau en plomb. Tout colle puisqu'il n'a pas d'alibi : le soir du meurtre, Lord Lucan ne s’est pas rendu à son rendez-vous avec une jeune femme et aurait été aperçu près de son ancien domicile.
Joueur professionnel, il avait accumulé une dette importante au moment du drame, qui s’élevait à 60 000 livres sterling. Quel pourrait-être le mobile de son meurtre ? Obtenir la garde de ses enfants, explique Business Insider. Peu de temps avant ce jour de novembre 1974, il avait perdu une audience contre sa femme pour obtenir la garde de leurs enfants. Pour un de ses amis, cité par The Telegrah, Lord Lucan était au contraire un joueur et il aurait parié "qu’il réussirait à tuer sa femme et qu’il serait capable de cacher son corps afin de s’en sortir". Pourtant, rien ne s’est déroulé comme prévu, ce qui a sans doute amené le principal suspect à se volatiliser.
Son corps donné à manger aux tigres ?
La nuit du meurtre, Lord Lucan se rend chez des amis, où il écrit deux lettres à son beau-frère : il y clame son innocence et donne des instructions très précises pour régler ses dettes. De lui, rien n’est retrouvé, à part sa voiture, près de la côte, quelques jours plus tard. Les enquêteurs y retrouvent des de sang et un morceau de tuyau en plomb. De nombreuses théories ont été élaborées pour expliquer la disparition de Richard John Bingham, de la plus plausible à la plus farfelue. Ces quatre dernière décennies, il aurait été aperçu à plusieurs reprises, en Afrique, en Nouvelle-Zélande et même en Inde, mais rien ne permet d’affirmer que l’aristocrate a réellement quitté l’Europe après le meurtre. Philippe Marcq, un ami de Lord Lucan, expliquait en 2015 que ce dernier s’était suicidé et que son corps avait été donné à un tigre afin de le faire entièrement disparaitre. Pour un autre de ses amis, il se serait jeté de son bateau peu de temps après le meurtre, rongé par la culpabilité d'avoir tué la nourrice.
Selon ce qu’a expliqué cet ami au Daily Mail, il aurait voulu, ainsi, priver son ex-femme de sa fortune : son décès lui aurait permis, ainsi qu’à ses enfants, d’hériter de l’ensemble de ses biens. Avec sa disparition, son argent aurait été totalement contrôlé par ses enfants dans l’attente de l’officialisation de son décès. Une officialisation qui n'a eu lieu qu'en 1999. Selon sa femme, Lord Lucan se serait jeté d’un ferry afin d’être aspiré par les hélices et faire disparaître son corps. Pour un détective privé qui a travaillé sur l’affaire, Lord Lucan ne s'est jamais suicidé et il est parvenu à quitter l’Europe grâce à l’aide de ses amis. Enfin, pour son frère, il n'a jamais tué la nourrice et a été contraint de fuir le pays face à toutes ces accusations. La piste que vient d’évoquer le fils de la victime sera-t-elle la bonne ? Elle permettrait au moins de mettre un point final à une histoire vieille de 46 ans.