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L’histoire semble folle et l’est peut-être : Jean-François Caracci, un Yvelinois de 36 ans dit détenir des preuves d’un lien de parenté avec Michel Ier, le précédent roi de Roumanie. Ce dernier est décédé en décembre 2017 dans sa résidence privée d’Aubonne, en Suisse. Retour sur le récit fantasque d’un homme qui souhaite faire reconnaître des droits qui seraient les siens.
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“J’ai grandi dans une famille originale, aussi riche que secrète”, commence Jean-François Caracci qui explique avoir été adopté alors qu’il avait 3 ans. Il dit avoir grandi en dehors du besoin avant de rencontrer, en 2012, Razvan Mihaescu lors d’une exposition en Roumanie. L’homme est sculpteur et se serait présenté à lui comme un ancien ministre de la culture roumain. “Quand il m’a dit ça, je n’ai pas remis en cause ce qu’il m’a dit. Un peu plus tard, il m’a expliqué que j’étais le fils du roi Michel et de sa fille, la princesse Sophie”, raconte celui qui se présente aujourd’hui comme Jean-François de Grèce & du Danemark. Razvan Mihaescu lui aurait alors présenté un dossier de la Securitate (la police politique roumaine du temps du bloc soviétique) affirmant qu’il était effectivement le fils du roi. “Sur le coup, je n’y ai pas cru“, indique -t-il. C’est en 2016 qu’il en vient à se poser vraiment la question, à envisager que cette histoire puisse être vraie.
Cette même année, il est approché par une diplomate suisse d’origine roumaine qui souhaite réaliser des tests ADN. “Ces test prouvent ma filiation avec le roi Michel”, dit-il. Autre élément de preuve qu’il avance, en plus du dossier de la Securitate et des tests : l’absence de réaction de la famille royale roumaine qui semble, selon lui, accepter de façon tacite les titres qu’il s’est arrogé. Il souligne par ailleurs le fait que la princesse Margareta, la fille aînée du roi, ne lui ait toujours pas succédé. “Cela fait trois mois que le roi est mort. Elle n’est toujours pas reconnue pour autant, parce que le Parlement roumain sait mon existence”, juge le prétendant au trône de Roumanie. L’absence d’opposition légale ou politique aux documents qu’il apporte représente à ses yeux une forme d’aveu.
Dans cette histoire, il n’est d’ailleurs pas sans soutien. “Je suis soutenu par l'Église byzantine. Monseigneur Leonid, le métropolite de l’Eglise byzantine m’a récemment déclaré roi en exil. Il m’a reconnu roi, parce que mes documents et sa foi lui suffisaient. Il m’a dit qu’il savait que je disais vrai”, insiste Jean-François Caracci.
Une absence de preuve matérielle ?
Toutefois, il n’est pas non plus sans détracteurs. Dans un long-format diffusé le 25 mars, M6 en a rencontré quelques-uns. Parmi lesquels, Jacques Martin, un avocat basé à Montpellier et des proches qui le présentent comme un “affabulateur”. En cause : les conflits juridiques et financiers qui ont déchiré la famille. De son côté, Jean-François Caracci reconnaît des erreurs mais parle d’accusations mensongères. Engagé dans des procédures contre son père adoptif, il explique avoir été “épuisé financièrement par trois procès successifs que j’ai gagné”. “Après cela, ma trésorerie était vacillante et puisque j’étais gestionnaire de plusieurs sociétés dont ma mère et ma grand-mère étaient actionnaires, elles ont intenté une procédure contre moi. Je ne m’y suis pas opposé, j’étais effectivement en tort. Cependant, cette affaire date d’il y a 12 ans et depuis tout a été tiré au clair. J’ai remboursé ce que je devais”, détaille-t-il, avant de préciser qu’il a porté plainte contre les deux femmes il y a deux mois pour escroquerie. “Elles ont trompé le juge”, déclare-t-il. Les restes de cette ancienne situation délicate fragilisent, selon lui, sa déclaration. Ils sont effectivement utilisés contre lui.
Maurice Neyra, le journaliste en charge de l’enquête de M6, a également parlé à Razvan Mihaescu. Le sculpteur lui dit ne pas connaître Jean-François Caracci. Dans le documentaire, le prétendant au trône dit ne pas reconnaître l’homme qui s’est adressé à lui en 2012. “Je ne veux pas que l’on me donne raison”, raconte Jean-François Caracci qui reconnaît ne pas savoir lui-même s’il est le fils du défunt roi. “Je n’ai pas de preuve absolue. Elles m’ont toujours été apportée par des tierces personnes. Les tests ADN ne sont pas à ma disposition. Je suis aussi à la recherche de la vérité et je me bats pour faire vivre celle que j’ai entre les mains”, estime-t-il. “J’ai des informations, je les ai montrées, personne ne m’a jamais dit qu’elles étaient fausses. La famille royale n’a jamais nié, par exemple.”