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"On se dit que l'État abandonne des gens au profit de ceux qui violent les lois, c'est injuste." Ces mots de désolation, prononcés par l’avocate d’un couple de retraités marseillais dont la maison familiale est squattée depuis plus d’un an, prouve la difficulté rencontrée par les propriétaires, face à cette situation. Une trentaine d’individus se sont installés dans leur logement et refusent de partir, malgré les multiples recours de Me Caroline Caussé. Si elle se dit "déterminée", les époux commencent de leur côté à perdre tout espoir.
Le bien dont a hérité Patrick Sifredi lors du décès de ses parents il y a plusieurs années déjà, se situe dans le quartier de la Valentine, dans le 11ᵉ arrondissement de Marseille. N’ayant plus les moyens de l’entretenir avec sa femme, ils décident alors, à contre-cœur, de revendre la vaste demeure, explique leur avocate dans les colonnes du Figaro.
Retraités marseillais : leur maison familiale squattée deux fois
Or, en 2017, des squatteurs d'origine roumaine, s’y installent illégalement. Les retraités parviennent toutefois à les faire expulser une première fois. Ils n’imaginaient pas alors se retrouver dans la même situation 3 ans après. En janvier 2020, les intrus sont en effet revenus, et bien plus nombreux qu’ils ne l’étaient au début. Ils sont à présent une trentaine !
"Ce sont des gens qui travaillent du déchet. Ils font les poubelles et remplissent le jardin de mes clients de montagnes d'immondices qui jonchent aujourd'hui leur jardin", détaille Me Caussé.
Depuis, ils n’ont toujours pas quitté les lieux.
Maison squattée à Marseille : le combat continue
Si les époux Sifredi sont "désespérés", ils continuent de mener un combat acharné : "J'ai fait deux recours judiciaires, trois recours contre l'État, une procédure de référé administratif et je prépare en ce moment une saisine au conseil d'État. Je suis déterminée à ce que le dossier aboutisse", assure leur conseil qui ajoute : "Je ne suis pas inquiète pour mes clients, je sais que je vais finir par récupérer leur bien, mais dans quel état ?"
Les frais risquent d’être lourds à porter… "Ils sont comme chez eux. Ils en ont fait une déchèterie. Je suis en colère contre le gouvernement", témoigne auprès de Cnews le propriétaire Patrick Siffredi.
Pourquoi la situation est-elle bloquée malgré un avis d'expulsion émis le 14 janvier dernier ?
Maison squattée : un problème politique ?
Si un huissier s’est rendu sur place le 14 janvier 2021, pour dire aux squatteurs de quitter les lieux, ceux-ci n’ont pas obtempéré. L'officier, accompagné seulement de quatre agents de police, n’a en effet pas fait le poids. "Comment voulez-vous que quatre policiers mettent dehors trente personnes qui n'ont, qui plus est, pas l'intention de partir ? Pourtant l'huissier, qui connait par ailleurs très bien le dossier, avait bien précisé qu'il y aurait du monde", s’insurge l’avocate.
"C'est complètement ahurissant que les pouvoirs publics ne se saisissent pas du problème comme il se doit, on dirait que tout le monde s'en fout".
"Scandalisée", elle estime que la difficulté est principalement politique. "La préfecture se dit 'on va temporiser deux secondes, on s'épuise à faire des procédures pour gagner quelques mois toute en préparant l'indemnisation et on évite que ces gens aillent s'installer ailleurs. Mais ce n'est que repousser le problème et ça montre bien à quel point les pouvoirs publics sont démunis face à ce genre de situations qui se multiplient à Marseille."