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Terrorisme : le prince George menacé par l'Etat Islamique ?
L’Etat Islamique (EI) aurait choisi sa nouvelle cible, à en croire le djihadiste présumé Husnain Rashid. Ce dernier aurait en effet appelé au meurtre du prince George. Différentes images de propagandes djihadistes ont été publiées sur Twitter, souvent accompagnées d’un message clair : "même la famille royale ne sera pas épargnée : l’école commence tôt".
Comme l’indique VSD, le duc et la duchesse de Cambridge ont refusé de céder à la peur. Le prince continue donc son éducation à la prestigieuse école Thoma’s Battersea et toutes ses apparition en public sont maintenues. Bien évidemment, le dispositif de sécurité a été très nettement renforcé pour qu’aucun attentat ne soit possible.
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Pour autant, pour François-Bernard Huyghe il n’est pas certain que l’Etat Islamique soit en mesure de s’en prendre à une telle cible. "D’abord rappelons que, jusqu’à présent, aucune menace officielle de l’Etat Islamique ne vise spécifiquement le prince George. Ne confondons pas Husnain Rashid et Abou Bakr al-Baghdadi", commence le directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et auteur de l’ouvrage Terrorisme – violence et propagande (Ed. Gallimard). "En pratique, il est complexe de dire si l’EI est capable de s’attaquer au Prince George. C’est une cible difficile parce que bien protégée. Ce n’est pas impossible, certes, mais en pratique l’EI n’est a priori plus capable de ‘coups d’éclats’ comme au Bataclan."Pour le chercheur, de tels assauts demandent "des capacités militaires" dont l’EI n’a plus veritablement fait preuve depuis. "Aussi terribles qu’ils étaient, les attentats qui ont suivi, de Nice à Trèbes en passant par Liège, n’ont pas fait montre de la même organisation", souligne-t-il, non sans rappeler que statistiquement les attentats font moins de victimes.
Terrorisme : l'ensemble de la population en danger ?
Est-ce à dire dire que l’EI ne représente plus un risque pour qui que ce soit ? Certainement pas. "Cela soulève une question : qu’appelle-t-on Etat Islamique, exactement ?", lance Alain Chouet qui a été chef du service de renseignement de sécurité chez la DGSE de 2000 à 2002 et qui a écrit Au cœur des services spéciaux : la menace islamiste : Fausses pistes et vrais dangers (Ed. La Découverte). "L’Etat Islamique en tant que structure étatique existant au nord de l’Irak n’existe plus. En revanche la mouvance salafiste politico-militaire persiste et elle existe partout. Sa capacité de nuisance demeure très importante", poursuit-il. "Il y aura toujours des exécutants de la violence et nous ne sommes pas à l'abri d'une attaque. Quand bien même, nous attaquer qu’à eux revient à ne s’attaquer qu’aux causes", assène l’ancien officier.
François-Bernard Huyghe partage cette analyse. "N’oublions pas qu’il n’est pas impossible que l’Etat Islamique dispose encore de commandos dormants, par définition secrets et que nous n’aurions pas pu prévoir. C’est peu probable, mais c’est une hypothèse" , estime le chercheur. Selon lui, cette logique de l’attentat d’ampleur, mené par des vétérans, n’est pas incompatible avec celle du "loup solitaire", bien qu’il en réfute le terme du fait de l’écosystème qui existe autour de ces terroristes et les poussent à passer à l’acte. "Nous ne sommes effectivement pas à l’abri d’un attentat mené par un seul exécutant. Il suffit de constater la régularité avec laquelle les assauts sont exécutés pour le comprendre. Et en pratique, tout le monde peut être pris pour cible : la matrice idéologique de l’EI lui permet de légitimer le meurtre de toutes celles et ceux qui n’ont pas ouvertement pris part au combat à ses côtés", insiste le directeur de recherche. "La victoire militaire à Raqqua contre l’Etat Islamique n’est absolument pas la garantie contre le retour des attentats. D’autant plus que tout l’EI n’a pas été exterminé et il ne faut pas exclure qu’il se reforme."
Une solution potentielle : revoir notre politique d’intégration. "L’Etat Islamique et Al Qaeda ont été en mesure de parler à des pans de la population qui s’estiment exclus en leur faisant croire qu’ils leurs ‘redonnaient leur dignité’. Bien évidemment, ces populations confondent le respect auxquels ils aspirent et la crainte qu’ils inspirent mais il y a indéniablement un fossé", décrit Alain Chouet, pour qui ce modèle fonctionnait bien... Un temps "Nous devons repenser notre modèle de vivre ensemble. Ceux qui nous attaquent aujourd'hui, ce sont nos enfants, le produit de notre société. Ce n'est pas une grande armée qui déferle sur nous. C'est une population qui se perçoit comme exclue même si ce n'est pas nécessairement le cas", commence-t-il avant d'expliquer qu'il faut aussi "cesser de privilégier nos accords commerciaux avec des puissances comme l’Arabie Saoudite à notre paix sociale". "Nous ne devons pas concéder l’encadrement de l’Islam a des puissances étrangères", conclut-il.