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"Mes voisins savent que je reçois beaucoup et savent aussi pourquoi"
Vous aimez les femmes ? Et bien moi, je raffole des hommes. J’ai 51 ans. Appelez-moi Jannick. J’aime susciter un contact si un homme me plaît en lui laissant croire qu’il a fait le premier pas. C’est bon pour sa libido.
Le meilleur moment est celui où on cède pour la première fois. Ce week-end, j’ai passé la nuit avec un homme d’une trentaine d’années. Il était de sortie avec des collègues pour fêter la fin d’un séminaire. Il a commencé sa cour au bar d’un club et nous avons fini la soirée sur mon matelas king size, un de mes seuls luxes.
J’habite à deux pas du centre-ville. Mes voisins savent que je reçois beaucoup et savent aussi pourquoi. On cancane bien un peu, mais on me fiche la paix, car je travaille à la Perception et, en province, le fisc est encore plus redouté que les vagues migratoires.
Ce week-end mon partenaire avait de petites fesses, un beau sexe, mais manquait d’expérience. Je l’ai senti monter en moi. Lorsque la tension atteint son paroxysme, le sexe d’un homme prend une densité supplémentaire et palpite. Ce moment-là me propulse vers le 7ème ciel.
"Je permets tout ce qui est agréable et ne dénigre pas les femmes"
Si les gestes sont les mêmes, les partenaires sont différents. Ils n’ont pas le même niveau d’intensité. J’ai remarqué que les intellectuels font de mauvais amants. Ils sont inhibés. Ils s’observent. Certains ont des goûts particuliers. Je me souviens encore d’un huissier me demandant de le chevaucher avec un strapon en regardant un film porno. J’ai fini par le faire.
J’ai 51 ans et je m’entretiens. La nature m’a dotée d’une poitrine modeste. Elle ne tombe pas. J’ai les jambes fines et je m’épile entièrement. Généralement, les hommes apprécient cette hypernudité. Le "petit ventre" est une menace contre laquelle je lutte sans relâche. Je permets tout ce qui est agréable et ne dénigre pas les femmes. J’aime leur goût et leur sens inné du plaisir.
"Je n’ai jamais caché à mon mari que je n’étais pas fidèle"
Si je n’ai pas de difficulté pour trouver des partenaires, je redoute pourtant le moment où il faudra les chercher. Durant les vacances, j’ai participé à une partie carrée avec une amie de mon âge. Jeune, elle s’est fait tatouer un dauphin sur une fesse. Les contours se sont affaissés. Il ressemble à un sifflet. Vieillir… Le jour où ne parviendrai plus à séduire, je ferai appel à des gigolos.
J’ai été mariée durant 10 ans. Je n’ai jamais caché à mon mari que je n’étais pas fidèle. Je lui concédais sa liberté en retour. Au fil du temps, il a changé. Il est devenu jaloux. Il s’est mis à parler comme un maquignon, comme si j’étais sa chose. Un jour, il m’a surprise avec le chauffagiste. Six mois plus tard, nous étions séparés. Heureusement, nous n’avons pas d’enfants.
"Je suis seulement le produit de mes désirs"
Pour moi, tout a commencé lors d’un repas de communion. Je ramassais quelque chose sous la table quand j’ai vu la main d’un homme massant furtivement le sexe de sa voisine. Je me suis redressée comme si je n’avais rien vu. Puis, j’ai discrètement observé l’expression du visage de cette femme. A un moment, nos yeux se sont croisés. Une connivence, quelque chose de trouble s’est insinué en moi. J’ai eu envie de faire comme elle, de fondre sous les doigts d’un homme. Cette envie ne m’a jamais quittée.
Après mon divorce, je n’avais plus de contraintes. Pourquoi lutter ? Mon seul guide était le plaisir, la recherche de sensations nouvelles. Cela a commencé avec le fils d’une amie en mal de dépucelage et dont j’ai guidé le sexe entre mes jambes en me montrant très douce, pour faire plaisir à sa mère. Puis, ce furent d’anciens amis, des collègues, les rencontres inopinées, délassantes, sans lendemain.
Certains disent que je suis nymphomane. C’est un mot horrible. Un mot de médecin. Je suis seulement le produit de mes désirs. Je me souviens que l’on prêtait à Casanova 122 conquêtes. Et bien, je n’en suis pas encore là !
Propos recueillis par Didier Laurens.